Au cœur du territoire palestinien de Gaza, ravagé par plus d’un an de guerre, une crise sanitaire majeure se profile. Face au système de santé exsangue et aux besoins criants de milliers de patients, des médecins et ONG médicales lancent un appel désespéré pour l’ouverture en urgence d’un corridor humanitaire vers les hôpitaux de Jérusalem-Est.
25 000 vies en jeu, des soins vitaux indisponibles
Selon des intervenants du milieu médical réunis à Jérusalem-Est, près de 25 000 patients gazaouis nécessiteraient une prise en charge vitale immédiate. Des soins spécialisés cruellement absents dans une bande de Gaza sous blocus, où les structures hospitalières ont été largement endommagées par les combats.
La réouverture du corridor est essentielle pour que nous puissions continuer à fournir des traitements vitaux dans les hôpitaux de Jérusalem-Est, où nous disposons à la fois de la place et de l’expertise médicale nécessaires.
Fadi Atrash, directeur de l’hôpital Augusta Victoria
Un mécanisme d’évacuation grippé
Avant l’éclatement de la guerre il y a plus d’un an, les patients gazaouis nécessitant des traitements indisponibles sur place, comme en oncologie, pouvaient solliciter un transfert vers des hôpitaux de Jérusalem-Est, de Cisjordanie, voire en Israël. Un processus impliquant le ministère palestinien de la santé et les autorités israéliennes, aujourd’hui totalement à l’arrêt pour la bande de Gaza.
Malgré quelques évacuations ponctuelles organisées par des instances internationales ces derniers mois, le bureau de l’OMS déplorait début novembre que 14 000 demandes de transferts médicaux restaient en souffrance. Tandis que MSF dénonçait le rejet « sans explication » par Israël de huit dossiers d’enfants devant être soignés en Jordanie.
Le point de rupture pour Gaza
Plus d’un an de guerre a laissé des traces indélébiles sur l’enclave palestinienne. Selon les autorités sanitaires locales, plus de 105 000 personnes ont été blessées depuis le début du conflit le 7 octobre 2023. Des chiffres qui mettent à terre un système de santé déjà précaire.
Hôpitaux endommagés fonctionnant au ralenti, structures d’urgence des ONG, pénuries de fournitures médicales, pillages… Les Gazaouis paient un lourd tribut et n’ont plus d’autre choix que de réclamer une aide extérieure vitale. Ces évacuations d’urgence vers Jérusalem-Est représentent pour beaucoup l’unique espoir de survie dans un territoire au bord de l’implosion sanitaire.
Mais dans un contexte de blocus et de tensions permanentes, la concrétisation de ce corridor humanitaire dépendra grandement de la bonne volonté des autorités israéliennes, qui contrôlent tous les points d’entrée de Gaza. Un terrible dilemme entre urgence médicale et considérations sécuritaires, qui laisse des milliers de vies en suspens.
Une mobilisation internationale cruciale
Face à l’ampleur de la crise, médecins et ONG en appellent à une réaction rapide et coordonnée de la communauté internationale. Seule une pression concertée sur toutes les parties semble en mesure de débloquer la situation et permettre l’ouverture salvatrice de ce pont sanitaire entre Gaza et Jérusalem-Est.
Un défi humanitaire aussi urgent que complexe, qui mettra à l’épreuve la capacité de la communauté internationale à faire prévaloir le droit à la santé et à la vie dans une des zones de conflit les plus tendues de la planète. L’avenir de milliers de patients gazaouis en dépend.