Imaginez parcourir les montagnes enneigées d’Europe de l’Est, skis aux pieds et sac au dos. Le tout en ne vous déplaçant qu’en train, bus, métro et à pied. C’est le défi un peu fou que se sont lancés quatre freeriders aguerris : Loïc Isliker, Silvia Moser, Max Kroneck et Joi Hoffmann. Leur périple a donné naissance au documentaire « Going East », présenté lors de l’Arc’teryx Winter Film Tour 2024.
L’appel de l’aventure version éco-responsable
Ces riders chevronnés ont décidé de conjuguer leur passion pour le ski freeride avec une démarche plus respectueuse de l’environnement. Exit les vols en avion ou les trajets en voiture pour rejoindre les spots, place à une odyssée verte à travers six pays d’Europe de l’Est en utilisant uniquement les transports en commun locaux.
Comme l’explique Loïc Isliker, réalisateur et skieur professionnel :
Il s’agit de se rendre à la gare la plus proche et de partir à l’aventure.
Une façon originale et eco-friendly d’explorer de nouveaux terrains de jeu, loin des stations de ski bondées.
140 heures de transports, 3 semaines d’aventure
Au programme de ce road-trip version transports en commun : plus de 140 heures passées dans des trains, bus, métros et tramways à sillonner les reliefs d’Europe centrale et orientale. Des forêts italiennes aux sommets roumains, en passant par les pentes serbes ou l’arrière-pays turc, les 4 compères ont vécu une expérience hors du commun pendant 3 semaines.
Un périple sportif et humain qui donne à réfléchir sur nos modes de déplacement et l’accès à la pratique des sports de montagne. Car si l’avion reste souvent le moyen le plus rapide et pratique pour rejoindre les spots de ski, cette aventure prouve qu’il est possible de faire autrement, en prenant son temps et en s’adaptant aux transports locaux.
Repousser les limites du freeride
Au-delà de l’aspect éco-responsable, « Going East » met aussi en lumière une autre façon d’aborder le ski freeride. Loin des hélicoptères et des courses contre la montre pour dévaler les pentes vierges, les 4 riders ont pris le temps de la découverte et de la rencontre.
Chaque étape de leur voyage était l’occasion de s’immerger dans des paysages grandioses encore méconnus du grand public. Des faces nord vertigineuses aux forêts millénaires, ils ont exploré une autre facette du ski, plus contemplative et aventureuse.
Nous voulions sortir des sentiers battus et montrer qu’il est possible de vivre une expérience freeride intense sans forcément aller à l’autre bout du monde.
Max Kroneck
Un état d’esprit qui fait écho aux réflexions actuelles sur l’impact environnemental des sports outdoor. Car si la quête de neige et d’adrénaline pousse souvent à parcourir des milliers de kilomètres, des alternatives plus locales et durables existent.
Passer de l’inspiration à l’action
Au-delà du défi sportif et de l’aventure humaine, « Going East » se veut aussi une invitation à repenser notre approche des sports d’hiver. Comme le souligne Silvia Moser :
Nous espérons que ce film inspirera d’autres riders à explorer de nouveaux horizons, tout en limitant leur impact sur l’environnement.
Car si tout le monde n’a pas forcément le niveau ou l’envie de s’attaquer à des pentes à 45 degrés, chacun peut s’interroger sur sa manière de pratiquer les sports de montagne. Privilégier les transports en commun ou le covoiturage, découvrir des spots de proximité, louer plutôt qu’acheter son matériel… Les pistes sont nombreuses pour conjuguer plaisir de la glisse et responsabilité écologique.
Alors, prêt à chausser vos skis pour partir à l’aventure version transports publics ? « Going East » risque bien de faire naître quelques vocations éco-aventurières !