C’est un incident maritime qui vire au drame diplomatique entre la Thaïlande et la Birmanie. Dans la nuit de vendredi à samedi, la marine birmane a ouvert le feu sur des bateaux de pêche thaïlandais en mer d’Andaman, au large de la province de Ranong dans le sud de la Thaïlande. Le bilan est lourd : un pêcheur thaïlandais de 24 ans est mort noyé en sautant à l’eau, tandis qu’un autre Thaïlandais et un Birman sont blessés et hospitalisés. Surtout, quatre membres thaïlandais de l’équipage ont été arrêtés et sont détenus par les autorités birmanes.
Bangkok négocie la libération « immédiate » des pêcheurs
Face à cet incident grave, la Thaïlande est rapidement montée au créneau. Le ministre des Affaires étrangères Maris Sangiampongsa a déclaré que son pays faisait tout son possible, « en utilisant tous les canaux possibles, et à tous les niveaux », pour obtenir la libération « immédiate » des quatre pêcheurs thaïlandais détenus. L’ambassadeur de Birmanie a été convoqué dès lundi à Bangkok, tandis qu’une note de protestation officielle a été transmise, demandant aussi l’ouverture rapide d’une enquête sur cet incident.
La junte birmane évoque des « mouvements suspects »
De son côté, un porte-parole de la junte militaire birmane a donné sa version des faits. Selon lui, un navire de la marine aurait détecté des « mouvements suspects » de bateaux de pêche près de Kawthaung, dans les eaux birmanes, vers 2h du matin. Après les avoir appelés à l’aide de signaux lumineux, les bateaux auraient tenté de s’enfuir, déclenchant une poursuite. Au total, 27 Birmans et 4 Thaïlandais ont été interpellés sur un bateau capturé à 5 miles à l’intérieur des eaux birmanes.
La Thaïlande, rare interlocuteur de la Birmanie
Cet incident ravive les tensions à la frontière maritime entre les deux pays, qui partagent déjà une frontière terrestre de 2400 km. La Thaïlande fait partie des rares pays à maintenir un dialogue régulier avec la junte birmane, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021. Un atout qui pourrait faciliter les négociations pour résoudre cette crise, alors que les 4 pêcheurs thaïlandais font toujours l’objet d’une « enquête » par les autorités birmanes, qui assurent néanmoins qu’ils sont « en bonne santé ».
Je promets que le gouvernement thaïlandais fera de son mieux, en utilisant tous les canaux possibles, et à tous les niveaux, pour la libération immédiate des quatre membres thaïlandais de l’équipage.
Maris Sangiampongsa, ministre thaïlandais des Affaires étrangères
Les points clés à retenir de cet incident :
- 1 pêcheur thaïlandais tué, 1 Thaïlandais et 1 Birman blessés
- 4 pêcheurs thaïlandais détenus par la Birmanie
- La Thaïlande négocie leur libération « immédiate »
- Incident dans un contexte de tensions frontalières
Cet événement dramatique met en lumière la complexité des relations entre la Thaïlande et la Birmanie, deux pays voisins aux relations tumultueuses. Il illustre aussi les défis sécuritaires dans la région de la mer d’Andaman, une zone maritime stratégique mais disputée. Au-delà des enjeux géopolitiques, c’est aussi un drame humain pour les familles des victimes et des détenus. Les négociations des autorités thaïlandaises seront déterminantes pour tenter d’apaiser les tensions et surtout obtenir la libération rapide de ses ressortissants, dans une affaire qui reste encore à éclaircir.
