Le Mali est une nouvelle fois le théâtre de violents affrontements. Dimanche, l’armée malienne a annoncé avoir neutralisé plusieurs hauts responsables de la coalition indépendantiste récemment formée, le Front de Libération de l’Azawad (FLA). Cette opération d’envergure, menée près de la frontière algérienne à Tinzaouatène, marque une escalade dans le conflit qui oppose l’État central malien aux groupes séparatistes.
L’Armée Frappe Fort Contre le FLA
Selon un communiqué de l’armée malienne publié lundi, huit cadres de haut rang des groupes qualifiés de « terroristes » ont été tués lors de l’opération, dont Fahad Ag Almahmoud, un des responsables du FLA. La coalition séparatiste, qui venait tout juste d’être créée la veille par la fusion de plusieurs mouvements à dominante touareg, a pour sa part fait état de sept morts dans ses rangs, évoquant des « frappes synchronisées de drone ».
Le FLA, Nouvelle Coalition pour l’Indépendance de l’Azawad
Le Front de Libération de l’Azawad est né samedi de la fusion de tous les groupes indépendantistes ou séparatistes du nord du Mali. Se voulant une « entité politico-militaire », il a pour objectif affiché de parvenir à « la libération totale de l’Azawad », le territoire que les séparatistes revendiquent. Sa création et les combats qui ont suivi marquent une reprise des hostilités après plusieurs mois d’accalmie relative.
Le Départ de la Mission de l’ONU, Élément Déclencheur
Ce regain de tensions survient dans le sillage du retrait de la mission des Nations Unies au Mali (Minusma), poussée vers la sortie par la junte militaire au pouvoir après 10 ans de présence. La fin de cette mission de maintien de la paix semble avoir été perçue par les groupes armés comme une opportunité de reprendre leur lutte.
Ces terroristes étaient impliqués dans plusieurs attaques ciblées contre des civils et les FAMa (Forces armées maliennes).
Communiqué de l’armée malienne
Tinzaouatène, Épicentre des Combats
La ville de Tinzaouatène, située à proximité de la frontière algérienne, semble cristalliser les affrontements. Fin juillet déjà, des dizaines de soldats maliens et de combattants du groupe paramilitaire russe Wagner y avaient été tués lors de combats contre des rebelles indépendantistes et des jihadistes. Selon l’armée, la localité servait de « base stratégique » au FLA pour planifier et mener ses actions.
La Junte Face au Double Défi Séparatiste et Jihadiste
Pour la junte militaire au pouvoir, qui a pris le contrôle du pays par la force en 2020, rétablir la souveraineté et la stabilité du Mali est un défi majeur. Elle doit faire face sur deux fronts : celui des mouvements indépendantistes, principalement à dominante touareg, qu’elle qualifie de « terroristes » au même titre que les groupes jihadistes qui sévissent dans le pays et la région depuis des années.
Kidal, Bastion Indépendantiste Repris par l’Armée
L’armée malienne a marqué des points importants fin 2023 en reprenant le contrôle de Kidal, bastion historique de la rébellion indépendantiste et enjeu de souveraineté crucial pour l’État central. Cette victoire faisait suite à une vaste offensive qui avait vu les groupes séparatistes perdre plusieurs localités stratégiques.
Un Conflit Complexe aux Lourdes Conséquences
Les récents événements illustrent une nouvelle fois la complexité du conflit malien, qui implique une myriade d’acteurs aux agendas divers : État central, groupes indépendantistes, mouvements jihadistes, mais aussi puissances étrangères comme la Russie via le groupe Wagner. Les civils sont bien souvent les premières victimes de ces violences.
Si l’armée malienne semble marquer des points, la situation reste plus que jamais volatile. Les récents combats meurtriers laissent craindre une escalade et une extension du conflit, avec de lourdes conséquences non seulement pour le Mali mais pour l’ensemble de la région sahélienne, déjà fragilisée par des années d’instabilité.