La France traverse une période de turbulences politiques sans précédent. Le gouvernement de Michel Barnier, fragilisé depuis plusieurs mois, est désormais au bord du précipice. L’annonce choc de l’extrême droite de voter une motion de censure pourrait bien sonner le glas de cet exécutif déjà en sursis.
L’extrême droite, arbitre du destin du gouvernement
C’est une déclaration qui a fait l’effet d’une bombe dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national (RN), a annoncé que son parti voterait la motion de censure déposée par la gauche sur des questions budgétaires. Un véritable coup de tonnerre quand on sait que les voix de l’extrême droite, combinées à celles de la gauche, sont suffisantes pour renverser le gouvernement Barnier, dépourvu de majorité absolue au Parlement.
Malgré les multiples concessions accordées ces derniers jours par l’exécutif à l’extrême droite, celle-ci a choisi de ne pas épargner un gouvernement qu’elle juge incapable de répondre aux attentes des Français. Un camouflet cuisant pour le Premier ministre Michel Barnier, qui s’était lancé dans un véritable marathon de négociations pour tenter de sauver son gouvernement.
Un pays au bord du gouffre financier
Au-delà de la crise politique, c’est aussi l’état alarmant des finances publiques françaises qui inquiète. Avec une dette abyssale et un déficit des comptes sociaux qui pourrait atteindre les 30 milliards d’euros l’an prochain sans réforme, la France est au bord du précipice financier. La perspective d’une crise de confiance des investisseurs vis-à-vis de la signature française n’est plus à exclure, comme en témoigne l’envolée du « spread » avec l’Allemagne, au plus haut depuis 2012.
« Sans le projet de loi de financement de la sécurité sociale que nous examinons aujourd’hui, le déficit des comptes sociaux atteindrait près de 30 milliards d’euros l’an prochain »
– Laurent Saint-Martin, ministre du Budget
La dissolution de l’Assemblée, un remède pire que le mal ?
Pour sortir de l’impasse, certains évoquent déjà l’hypothèse d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, quelques mois seulement après celle décidée par Emmanuel Macron en juin. Mais cette option est loin de faire l’unanimité, beaucoup craignant qu’elle n’aggrave encore la situation en débouchant sur un hémicycle toujours plus fragmenté et ingouvernable.
D’après un sondage Ipsos-Sopra Steria, si 31% des Français se disent favorables à une nouvelle dissolution, ils sont 52% à souhaiter la démission pure et simple du président de la République. Signe d’une défiance profonde envers le pouvoir en place.
Les Français, grands perdants de la crise
Au milieu de ces jeux de pouvoir et de ces calculs politiciens, ce sont les Français qui semblent être les grands oubliés. Alors que le pays est jugé « en déclin » par 87% de ses habitants, les préoccupations des citoyens sont à mille lieues des querelles qui agitent le microcosme parisien. Pouvoir d’achat en berne, niveau de délinquance préoccupant, protection de l’environnement… Autant de sujets cruciaux qui peinent à se frayer un chemin dans un débat public monopolisé par les guerres de tranchées.
À l’heure où le navire France tangue dangereusement, il est urgent que la classe politique retrouve le sens des responsabilités et de l’intérêt général. Faute de quoi, c’est le spectre d’une crise politique et sociale majeure qui pourrait s’abattre sur le pays. Un scénario catastrophe que personne ne souhaite voir se réaliser, mais qui n’a jamais semblé aussi proche.
