Ce lundi matin, le collectif Rouge Direct a une nouvelle fois dénoncé des chants homophobes scandés lors de la rencontre entre l’Olympique de Marseille et l’AS Monaco (2-1), qui s’est déroulée dimanche soir au Stade Vélodrome. Un triste refrain malheureusement entonné à de trop nombreuses reprises dans les enceintes sportives.
Des propos inacceptables visant les Monégasques
Selon les informations rapportées par le collectif, engagé dans la lutte contre l’homophobie et les discriminations dans le sport, des supporters marseillais auraient scandé : « Il faut tuer ces pédés à Monaco ». Des paroles d’une rare violence, témoignant de l’homophobie décomplexée qui continue de gangrener les tribunes.
Rouge Direct déplore par ailleurs que ces chants n’aient pas entraîné d’interruption de la rencontre par l’arbitre, comme le prévoit pourtant le règlement de la Ligue de Football Professionnel (LFP) en pareille circonstance. Un manquement qui en dit long sur la difficulté des instances à prendre le problème à bras le corps.
Un phénomène récurrent dans les stades français
Les chants homophobes sont malheureusement monnaie courante dans le football hexagonal. Malgré les campagnes de sensibilisation et les sanctions à l’encontre des clubs, le fléau perdure, entachant chaque semaine ou presque les pelouses de Ligue 1 et Ligue 2.
Nous sommes une nouvelle fois seuls à alerter, à demander que l’ordre et la loi soient respectés, y compris dans un stade de football.
Collectif Rouge Direct
Dans son communiqué, Rouge Direct interpelle directement les ministres des Sports et de l’Intérieur, leur demandant de s’expliquer sur le décalage entre leurs promesses de fermeté et la triste réalité du terrain. Le collectif pointe du doigt le laxisme ambiant qui permet à ces débordements de perdurer dans une relative impunité.
Des sanctions pas à la hauteur des enjeux
Si des amendes sont régulièrement infligées aux clubs dont les supporters se rendent coupables de tels agissements, force est de constater que cela ne suffit pas à endiguer le phénomène. Les points de pénalité et les huis clos, un temps évoqués, ne sont quasiment jamais prononcés.
Pourtant, seule une politique de tolérance zéro semble à même de faire enfin reculer les comportements homophobes dans les stades. Cela passe indubitablement par des sanctions sportives lourdes et immédiates, à l’image de ce qui se fait pour les actes racistes. Il en va de la crédibilité de la lutte contre les discriminations.
Un nécessaire sursaut des instances et des clubs
Les mots ne suffisent plus, il est temps pour les instances dirigeantes du football français de passer aux actes. LFP, FFF, ministères concernés, propriétaires et présidents de clubs, tous doivent prendre leurs responsabilités pour éradiquer ce fléau qui n’a que trop duré.
- Un protocole clair et appliqué avec fermeté en cas de manifestations homophobes
- Des sanctions dissuasives contre les clubs
- Un travail de fond obligatoire auprès des groupes de supporters
- Des campagnes chocs dans les stades et les médias
Il est impératif d’envoyer un message clair et univoque : les propos homophobes, comme toute incitation à la haine, n’ont pas leur place dans un stade de foot. C’est à ce prix que le football pourra se rêver en vecteur d’inclusion et de tolérance.
Les incidents déplorables de ce week-end doivent servir d’électrochoc. Il est plus que temps pour le foot français de rentrer de plain-pied dans le 21e siècle et de faire de la lutte contre l’homophobie une priorité absolue. Les belles paroles d’intention ne suffiront plus, place aux actes forts. L’intégrité et l’image du sport roi sont en jeu.