Lors d’une rencontre inédite à Al Aïn, le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane et le président des Émirats arabes unis Mohamed ben Zayed Al-Nahyane ont évoqué les « nouvelles crises » qui secouent le Moyen-Orient. Cette réunion, la première entre les deux hommes forts du Golfe depuis 3 ans, intervient dans un contexte de fortes turbulences régionales.
Le Moyen-Orient ébranlé par de multiples conflits
Quelques heures avant le sommet, une offensive fulgurante des rebelles syriens a permis la prise d’Alep, deuxième ville du pays. Un coup dur pour le régime de Bachar el-Assad, que Riyad et Abou Dabi soutenaient autrefois, avant un rapprochement avec Damas ces dernières années. Mais la Syrie n’est pas le seul foyer de tensions :
- Au Liban, un cessez-le-feu fragile est intervenu après des affrontements entre Israël et le Hezbollah pro-iranien
- L’Iran, allié de la Syrie, inquiète par ses ambitions régionales
- La Russie joue un rôle croissant, en soutenant Damas face aux rebelles
Vers une « concertation » pour la stabilité ?
Face à cette situation explosive, MBS et MBZ ont souligné lors de leur entrevue « la nécessité de déployer des efforts concertés pour maintenir la stabilité régionale ». Un appel qui pourrait préfigurer un rapprochement entre ces deux puissances du Golfe, malgré des rumeurs de désaccords.
Il faut empêcher la région de sombrer dans de nouvelles crises qui pourraient menacer sa sécurité.
– Mohammed ben Salmane et Mohamed ben Zayed, selon l’agence WAM
Un tandem saoudien-émirati en quête d’influence
Longtemps proches alliés, l’Arabie saoudite et les Émirats avaient soutenu les opposants syriens pendant le Printemps arabe. Mais depuis, leurs stratégies ont évolué, entre rétablissement des liens avec Damas et méfiance envers les mouvements révolutionnaires. Cette rencontre inédite semble indiquer une volonté de se concerter à nouveau pour peser sur les crises régionales.
Reste à savoir si MBS et MBZ, deux dirigeants ambitieux en quête d’influence, parviendront à s’entendre sur une ligne commune. Leur entrevue à huis clos n’a pas livré tous ses secrets. Mais dans un Moyen-Orient plus que jamais imprévisible, l’axe Riyad-Abou Dabi pourrait jouer un rôle clé pour façonner le destin de la région.