ActualitésPolitique

Les partis de centre-droit en passe de se maintenir au pouvoir en Irlande

Les partis de centre-droit sont en bonne voie pour se maintenir au pouvoir en Irlande après les élections législatives, malgré une participation au plus bas. Quels défis attendent le prochain gouvernement ? Les négociations pour former une coalition s'annoncent longues et...

Alors que le dépouillement des votes des élections législatives irlandaises atteint son mi-parcours, un constat s’impose : les deux partis de centre-droit, le Fianna Fail et le Fine Gael, semblent en bonne voie pour se maintenir au pouvoir. Une perspective qui laisse présager de longues concertations en vue de former un nouveau gouvernement.

Le centre résiste malgré une faible participation

Sur les 174 sièges que compte la chambre basse du Parlement irlandais, 90 ont déjà été attribués. Le Fianna Fail du vice-Premier ministre Micheal Martin en a remporté 23, contre 22 pour le Fine Gael du Premier ministre Simon Harris. Le parti nationaliste de gauche Sinn Fein, mené par Mary Lou McDonald et donné en tête avec une courte avance par un sondage de sortie des urnes vendredi, se retrouve pour l’instant en troisième position avec 21 sièges.

Un résultat d’autant plus marquant que la participation s’est révélée historiquement basse, à 59,7% selon les médias locaux. Du jamais vu depuis au moins 1923. Malgré cela, Paschal Donohoe, un des ténors du Fine Gael réélu, se réjouit : « Le centre a tenu bon. Mais nous avons encore beaucoup de travail à faire. »

Vers une nouvelle coalition de centre-droit ?

Si les résultats définitifs ne sont pas attendus avant les prochains jours en raison d’un mode de scrutin complexe, la reformation d’un gouvernement de coalition autour des deux partis centristes se profile. Pour obtenir la majorité, un parti ou une coalition doit en effet réunir au moins 88 sièges.

Avant le scrutin, le Fianna Fail et le Fine Gael avaient d’ores et déjà rejeté toute alliance avec le Sinn Fein, ancienne aile politique du groupe paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA) qui a affronté les Britanniques durant les décennies de Troubles en Irlande du Nord. Lors des élections précédentes en 2020, le Sinn Fein avait obtenu le plus de voix, sans parvenir toutefois à bâtir une coalition.

Les défis qui attendent le prochain gouvernement

Le futur exécutif devra s’atteler aux nombreux défis auxquels fait face l’Irlande et ses 5,4 millions d’habitants :

  • Malgré une économie prospère reposant sur une fiscalité avantageuse attirant les investissements étrangers, le pays traverse une crise du logement et du coût de la vie.
  • L’immigration a également été l’un des thèmes majeurs de la campagne électorale.

D’après une source proche du dossier, les deux partis de centre-droit vont sans doute devoir trouver de nouveaux alliés, leur ancien partenaire du parti Vert enregistrant un net recul. Ils pourraient se tourner vers le Labour ou les indépendants une fois les résultats définitifs connus, probablement en début de semaine prochaine.

Entre statu quo et appel au changement

Si certains électeurs, à l’image de Michael O’Kane, un ingénieur de 76 ans en semi-retraite, regrettent le statu quo – « Le gouvernement a besoin d’un changement radical pour traiter les gros problèmes comme le logement ou la santé » – d’autres comme Joe Cogan, retraité de 91 ans, ne se disent « pas très enthousiasmés » par l’élection, ni surpris par la perspective d’un maintien au pouvoir des centristes car « j’avais le sentiment que les choses se passaient plutôt bien ».

Quant à la cheffe du Labour Ivana Bacik, sans écarter une éventuelle alliance avec les centristes, elle affirme que sa priorité est de « construire une plateforme à gauche ».

Le Fianna Fail et le Fine Gael se succèdent au gouvernement depuis l’indépendance de l’Irlande vis-à-vis du Royaume-Uni en 1921. Celui des deux qui obtiendra le plus grand nombre de sièges pourra logiquement revendiquer le poste de Premier ministre, occupé depuis avril dernier par Simon Harris. Mais le chef de file du Fianna Fail, Micheal Martin, réélu dans son fief de Cork, a jugé qu’il y a « peu d’intérêt » à ce stade à discuter du futur gouvernement tant que le décompte n’est pas finalisé.

Il faudra donc encore patienter quelques jours avant de connaître le visage du prochain gouvernement irlandais. Une chose est sûre, les négociations pour former une coalition majoritaire s’annoncent longues et complexes, dans un pays divisé entre désir de changement et volonté de stabilité.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.