Imaginez un instant pouvoir changer de nom en un claquement de doigts. Et bien, c’est presque devenu réalité en France depuis août 2022 ! La loi Vignal, qui facilite grandement les démarches de changement de nom de famille, a littéralement fait exploser les demandes. Selon les derniers chiffres de l’Insee, le nombre de personnes ayant modifié leur patronyme a été multiplié par trois en un an et demi. Une véritable révolution identitaire est en marche !
144 000 Français ont sauté le pas
Concrètement, ce sont pas moins de 144 100 personnes qui ont effectué un changement de nom entre août 2022 et décembre 2023, d’après l’Institut national de la statistique. C’est tout simplement trois fois plus que sur la période équivalente précédant l’entrée en vigueur de la loi Vignal. Un engouement qui témoigne d’une réelle attente de la population pour cette simplification des démarches administratives.
Rappelons que si la procédure a été allégée, il ne s’agit pas non plus d’un changement de nom “à la carte”. Les possibilités offertes par la loi sont encadrées :
- 📛 Substituer son nom actuel par celui de son autre parent
- ➕ Ajouter le nom de famille de l’autre parent
- ➖ Supprimer l’un des deux noms en cas de double nom
Dans la majorité des cas, c’est la substitution qui est plébiscitée. Et comme 82% des Français nés en 2022 portent le nom de leur père, on peut logiquement en déduire que la plupart optent pour le remplacement du nom paternel par le nom maternel.
Un pic de demandes après la loi
Dès la mise en application de la loi Vignal, les demandes de changement de nom ont littéralement explosé. Entre août et octobre 2022, l’Insee a enregistré un pic à plus de 13 000 dossiers mensuels ! Un afflux massif qui reflète l’attente des Français pour cette réforme.
Depuis, le rythme s’est quelque peu tassé pour atteindre environ 6 500 changements par mois fin 2023. Mais cela reste 2,5 fois plus élevé qu’avant la loi, où l’on comptait en moyenne 2 600 modifications mensuelles.
Il y avait une réelle attente autour de cette mesure de simplification.
L’Insee dans son étude
Les jeunes et les femmes en première ligne
Quand on se penche sur le profil des personnes ayant changé de nom, deux catégories se démarquent nettement : les jeunes et les femmes. Ainsi, 53% des majeurs concernés ont entre 18 et 29 ans, et 23% entre 30 et 39 ans. Les jeunes étaient déjà majoritaires dans cette démarche avant la réforme, mais dans une moindre mesure.
Côté genre, les femmes sont surreprésentées avec 57% des demandes de changement de nom, une proportion stable par rapport à l’avant loi Vignal. Une tendance qui s’explique sûrement par une volonté d’émancipation et d’affirmation de leur identité propre, en dehors du patriarcat encore dominant dans la transmission du nom.
Vers une société plus égalitaire ?
Au-delà des chiffres, ce boom des changements de nom est le reflet d’une évolution profonde de la société française. Il traduit une aspiration croissante des individus à s’affranchir des carcans traditionnels et à affirmer leur singularité.
En donnant un véritable choix aux citoyens sur leur patronyme, la loi Vignal marque une avancée symbolique importante vers plus d’égalité. Égalité entre les femmes et les hommes, en permettant une meilleure représentation des noms maternels. Mais aussi égalité des enfants face à leur filiation, en leur offrant la possibilité de porter le nom du parent auquel ils s’identifient le plus, indépendamment de son genre.
Bien sûr, il faudra encore du temps pour gommer totalement les réflexes du passé et atteindre une parfaite parité dans la transmission des noms. Mais cette législation ouvre la voie à de nouveaux modèles familiaux, plus divers et inclusifs.
Alors, prêts à sauter le pas et à vous inventer une nouvelle identité ? Une chose est sûre, avec cette procédure simplifiée de changement de nom, vous n’aurez plus d’excuse pour rester dans le conformisme !