Ces dernières années, les relations économiques entre la France et le Nigeria connaissent un nouvel élan. Deuxième économie d’Afrique, le Nigeria, malgré ses difficultés actuelles, reste un partenaire commercial majeur pour l’Hexagone. Décryptage des raisons qui poussent les entreprises françaises à miser sur ce marché prometteur.
Le Nigeria, un marché de 280 millions de consommateurs
Avec une population de près de 280 millions d’habitants, le Nigeria représente un immense bassin de consommateurs pour les entreprises françaises. Selon les projections, ce chiffre pourrait même atteindre 410 millions en 2050, faisant du pays le troisième plus peuplé au monde. Un potentiel démographique colossal qui n’a pas échappé aux investisseurs.
Comme l’a souligné Wale Edun, ministre nigérian de l’Économie et des Finances, lors d’un récent forum économique, « le Nigeria est ouvert au business ». Un appel entendu par les 180 entrepreneurs français et nigérians réunis pour l’occasion, dans l’optique de nouer des partenariats fructueux.
Des opportunités dans de multiples secteurs
Premier producteur de pétrole d’Afrique, le Nigeria se tourne désormais aussi vers les énergies renouvelables. Le groupe français TotalEnergies a ainsi récemment investi 6 milliards de dollars dans des projets gaziers et d’énergie verte dans le pays. Mais les opportunités ne se limitent pas au secteur énergétique.
L’agriculture est un autre domaine où la France peut apporter son expertise. D’après nos informations, Thierry Febvay, directeur du marché de Rungis, a proposé d’exporter son modèle au Nigeria lors du forum. L’enjeu : assurer à la population un accès à des produits frais et abordables grâce à des infrastructures de transport optimisées.
Lagos, la « Silicon Valley africaine »
Sur le plan technologique, Lagos, la capitale économique, est surnommée la « Silicon Valley de l’Afrique ». Des start-up à succès comme Flutterwave (fintech) ou Andela (RH) y ont vu le jour, attirant des investissements internationaux massifs. Le pays compte même plusieurs licornes comme Interswitch et Opay.
Un dynamisme qui a séduit Orange. L’opérateur télécoms y a testé son offre de mobile banking, désormais un pilier de son activité sur le continent. « C’est un pays d’innovation », résume Stéphane Gaudechon de Bureau Veritas.
Des réformes économiques pour rassurer les investisseurs
Conscient que la situation économique et sociale tendue du Nigeria peut freiner certains investisseurs, le nouveau président Bola Tinubu a lancé des réformes d’envergure. Parmi elles, la fin des subventions sur le carburant, une mesure impopulaire mais préconisée par le FMI pour assainir les finances publiques.
C’est une période charnière. Ces réformes étaient nécessaires. Nous sommes confiants : l’inflation sera ramenée à 12-15% d’ici deux ans.
Aigboje Aig-Imoukhuede, président du Conseil d’affaires France-Nigeria
Malgré une situation délicate, marquée par de vives tensions sociales, les autorités nigérianes se veulent rassurantes. Pour les investisseurs, c’est le bon moment pour s’implanter dans le pays, assure un conseiller ministériel. Les retours sur investissement promettent d’être conséquents une fois l’inflation maîtrisée.
Les entreprises françaises en pole position
Avec plus de 10 milliards de dollars investis en 2023 et une centaine d’entreprises employant 10.000 personnes sur place, la France a clairement une longueur d’avance au Nigeria. Des géants comme Danone y sont déjà bien implantés. Le forum économique de Paris vise à renforcer encore ces liens.
D’après nos sources, trois déclarations d’intention auraient été signées lors de la visite du président nigérian. Une banque locale devrait aussi bientôt s’installer en France. Des signaux positifs qui illustrent la volonté de Paris « de s’adresser à l’ensemble du continent africain, au-delà de son ancien pré carré », analyse un diplomate.
Un potentiel encore sous-exploité
Si les échanges économiques franco-nigérians atteignaient déjà 4,5 milliards d’euros en 2023, « nous n’avons pas encore exploité tout le potentiel », a estimé Jumoke Oduwole, ministre nigériane de l’Industrie et du Commerce. Pour accélérer le mouvement, il faudra continuer à faciliter l’implantation des entreprises françaises désireuses de se développer sur le marché porteur nigérian.
Une chose est sûre : malgré les défis à relever, le Nigeria reste un partenaire économique de premier plan pour la France. Alors que le pays le plus peuplé d’Afrique voit son influence grandir sur la scène internationale, les investisseurs français ont tout intérêt à saisir les opportunités qu’il offre. Car sur le marché nigérian comme ailleurs, les positions se gagnent dès maintenant.
Si les échanges économiques franco-nigérians atteignaient déjà 4,5 milliards d’euros en 2023, « nous n’avons pas encore exploité tout le potentiel », a estimé Jumoke Oduwole, ministre nigériane de l’Industrie et du Commerce. Pour accélérer le mouvement, il faudra continuer à faciliter l’implantation des entreprises françaises désireuses de se développer sur le marché porteur nigérian.
Une chose est sûre : malgré les défis à relever, le Nigeria reste un partenaire économique de premier plan pour la France. Alors que le pays le plus peuplé d’Afrique voit son influence grandir sur la scène internationale, les investisseurs français ont tout intérêt à saisir les opportunités qu’il offre. Car sur le marché nigérian comme ailleurs, les positions se gagnent dès maintenant.