Au début du 20ème siècle, un nouveau type de crime organisé émergea en France, défiant les forces de l’ordre avec des méthodes inédites. La bande à Bonnot, menée par l’anarchiste Jules Bonnot, allait marquer d’une pierre blanche l’histoire du banditisme hexagonal.
Les diligences à l’ère industrielle
Bonnot et son gang écumèrent Paris et sa banlieue entre 1911 et 1912, réinventant l’attaque de diligence façon 20ème siècle. Finis les chevaux au galop, place aux tacots pétaradants. Les fusils firent place aux pistolets automatiques crachant des balles de 9mm.
La police parisienne, peu habituée à une telle violence motorisée, peinait à suivre le rythme. Les courses-poursuites mécaniques et les fusillades en série étaient une nouveauté à laquelle il fallut s’adapter dans l’urgence.
Jules Bonnot, le cerveau
Ancien militaire devenu militant anarchiste, Jules Bonnot était le meneur incontesté de ce gang. Mécanicien de métier, il mit ses compétences au service du crime, concevant des « bagnoles » trafiquées pour semer les forces de l’ordre.
Bonnot a révolutionné le banditisme. Il a introduit des méthodes quasi-militaires dans le milieu.
D’après une source proche de l’enquête de l’époque
Le nombre exact de malfrats ayant gravité autour de Bonnot reste incertain. Entre comparses occasionnels et membres du noyau dur, difficile d’être catégorique. Une chose est sûre, son leadership et son audace ont inspiré bien des vocations dans le milieu.
Un défi pour la police judiciaire
Face à cette nouvelle criminalité mécanisée, la police judiciaire dut s’adapter dans l’urgence. On créa des « brigades mobiles », ancêtres de la PJ routière, pour pourchasser les bandits sur leur terrain.
- Équipement des policiers en automobiles
- Formation au tir en mouvement
- Coopération renforcée entre services
On modernisa les moyens d’investigation, avec l’introduction de méthodes scientifiques comme la dactyloscopie (étude des empreintes digitales) ou l’analyse balistique des douilles. La traque de la bande à Bonnot fut un accélérateur de l’évolution des techniques policières.
L’épilogue sanglant
Malgré une cavale de plusieurs mois, Bonnot et ses principaux complices finirent par être pris. Ce fut dans un déluge de balles et d’explosifs. Quatre heures de siège et l’emploi massif de dynamite furent nécessaires pour venir à bout de Bonnot, retranché et armé jusqu’aux dents.
Sa mort, le 28 avril 1912, marqua la fin d’un épisode sanglant qui avait tenu la France en haleine. La bande à Bonnot entra dans la légende du banditisme, tout en annonçant une ère nouvelle, celle du crime organisé version 20ème siècle.