La Roumanie s’apprête à vivre un véritable séisme politique ce dimanche 1er décembre 2024. Les citoyens sont appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement, dans un climat de tensions et d’incertitudes. Au cœur des préoccupations, la percée attendue de l’extrême droite, qui pourrait bien bouleverser l’échiquier politique du pays.
Une extrême droite en embuscade
Disséminée entre plusieurs partis, l’extrême droite roumaine est créditée de plus de 30% d’intentions de vote selon les derniers sondages. Du jamais vu dans ce pays d’Europe de l’Est, membre de l’UE et de l’OTAN. La colère gronde au sein de la population, face aux difficultés économiques et à la guerre qui fait rage en Ukraine voisine.
Parmi les formations en lice, on retrouve notamment l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), dont le candidat George Simion a réalisé un score surprenant de près de 14% au premier tour de la présidentielle. Mais aussi SOS Romania, mené par la sulfureuse Diana Sosoaca, connue pour ses positions pro-Kremlin.
L’ombre de Moscou
Car c’est bien la question de la Russie qui est sur toutes les lèvres. Plusieurs candidats d’extrême droite ne cachent pas leur opposition au soutien apporté par la Roumanie à l’Ukraine. Une posture qui fait écho aux accusations d’ingérence de Moscou dans ce scrutin, portées par les autorités roumaines.
Ce qui est en train de se passer ne me semble pas très démocratique.
– Gina Visan, infirmière à Bucarest
Elles pointent notamment du doigt l’influence russe sur les réseaux sociaux, en particulier TikTok, très populaire chez les jeunes roumains. Des allégations suffisamment sérieuses pour pousser le Conseil constitutionnel à ordonner un nouveau comptage des voix après le premier tour de la présidentielle.
Un avenir incertain
Au-delà de la poussée de l’extrême droite, c’est un Parlement morcelé qui se profile. Après trois décennies d’une vie politique structurée autour de deux grands partis, les analystes prédisent une assemblée fragmentée, avec pas moins de cinq à six formations représentées. De quoi compliquer sérieusement les tractations pour former un gouvernement.
Dans ce contexte, la direction que prendra la Roumanie dans les années à venir apparaît plus incertaine que jamais. Rester « un pays de liberté », « une nation européenne moderne » ou « sombrer dans un isolement néfaste »? C’est tout l’enjeu de ce scrutin aux allures de test pour la jeune démocratie roumaine.