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Zourabichvili Refuse De Quitter Son Poste Sans Nouvelles Élections

Coup de théâtre en Géorgie ! La présidente Zourabichvili refuse de quitter son poste malgré la fin de son mandat, exigeant de nouvelles élections sur fond d'accusations de fraudes. Le pays s'enfonce dans une crise politique majeure...

En Géorgie, la crise politique s’intensifie alors que la présidente pro-européenne Salomé Zourabichvili vient d’annoncer qu’elle refusera de quitter ses fonctions tant que de nouvelles élections législatives n’auront pas été organisées dans le pays. Une décision choc qui risque d’aggraver les tensions.

Un scrutin contesté, un parlement rejeté

Tout a commencé avec les législatives du 26 octobre dernier. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a proclamé sa victoire, mais les partis d’opposition pro-UE ont dénoncé de nombreuses irrégularités et refusent de siéger au nouveau parlement qu’ils jugent illégitime. Mme Zourabichvili a tenté de faire annuler le scrutin, en vain jusqu’à présent.

Personne en dehors de la Géorgie, parmi nos partenaires démocratiques, n’a reconnu les élections.

Salomé Zourabichvili, présidente de la Géorgie

Zourabichvili, « seule institution légitime » ?

Pour la présidente géorgienne, elle représente désormais « la seule institution légitime du pays ». Son mandat devait pourtant s’achever cette année. Mais tant qu’un nouveau scrutin législatif n’aura pas lieu, elle refuse de rendre son poste. Et peu importe si le parlement qu’elle juge illégitime a prévu d’élire son successeur le 14 décembre…

En vertu de changements constitutionnels imposés en 2017, le prochain président devait d’ailleurs être choisi par un collège électoral et non plus au suffrage universel. Mais pour Mme Zourabichvili, tout cela n’a aucune valeur :

Lorsque les élections ne reflètent pas la volonté du peuple, alors le Parlement n’est pas légitime, ni le gouvernement, ni le président qu’ils doivent élire.

Salomé Zourabichvili

Une « transition stable », avec le soutien de la rue

L’ancienne diplomate française annonce avoir mis en place un « conseil national » composé de partis d’opposition et de représentants de la société civile. Un organe parallèle censé assurer « la stabilité dans ce pays » et dont elle sera « la représentante de cette transition légitime et stable ».

La rue semble la soutenir. Depuis un mois, des dizaines de milliers de Géorgiens manifestent régulièrement pour dénoncer la fraude électorale présumée et appuyer les efforts de la présidente pour obtenir un nouveau scrutin.

Tensions avec le gouvernement, regards vers l’UE

Mais le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Jeudi, le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a même déclaré que la Géorgie, candidate à l’UE, ne cherchera pas à ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Union européenne avant 2028. Une annonce qui a mis le feu aux poudres et relancé les manifestations.

Mme Zourabichvili compte sur le soutien de Bruxelles pour sortir de l’impasse. L’UE a exigé une enquête sur de « graves » irrégularités. Une mission européenne est attendue prochainement à Tbilissi pour « aider à mettre en place de nouvelles élections ».

Nous sommes très confiants dans le fait que nos partenaires seront là où se trouve la population géorgienne.

La présidente géorgienne, en référence à Bruxelles et Washington

Au cœur d’une crise politique profonde, la Géorgie se trouve à la croisée des chemins. Entre un pouvoir accusé de dérive autoritaire et de rapprochement avec Moscou, et une opposition pro-européenne déterminée à faire entendre sa voix, c’est l’avenir géopolitique du pays qui se joue. Dans ce bras de fer, la présidente Zourabichvili semble décidée à ne pas lâcher prise, quitte à s’accrocher à son fauteuil au-delà de son mandat. Une stratégie risquée, dont l’issue est plus qu’incertaine.

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