Alors que le conflit russo-ukrainien s’intensifie avec des frappes massives de part et d’autre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky semble ouvrir la porte à un potentiel compromis. Lors d’une interview accordée à la chaîne britannique Sky News ce vendredi, il a appelé l’OTAN à offrir des garanties de protection aux territoires ukrainiens actuellement sous contrôle de Kiev afin de « mettre fin à la phase chaude de la guerre ».
M. Zelensky s’est dit prêt à patienter avant de récupérer les zones occupées par l’armée russe – près d’un cinquième du pays -, si un tel accord pouvait assurer la sécurité du reste de l’Ukraine et stopper les combats. « Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous l’égide de l’OTAN le territoire de l’Ukraine que nous contrôlons », a-t-il déclaré.
Une intensification des discussions sur un cessez-le-feu
Cette déclaration intervient dans un contexte où les discussions sur un éventuel cessez-le-feu ou un accord de paix se sont intensifiées depuis la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine début novembre. Le dirigeant républicain, qui a critiqué l’aide américaine à Kiev, a affirmé pendant sa campagne qu’il pourrait mettre fin au conflit en quelques heures, sans toutefois préciser comment.
Parallèlement, le conflit a pris une tournure encore plus violente ces dernières semaines avec des frappes massives sur les territoires détenus par Kiev. Le président russe Vladimir Poutine a menacé de cibler des centres de décision de la capitale ukrainienne avec son nouveau missile « Orechnik » en réponse à l’envoi de missiles occidentaux sur le sol russe.
L’enjeu des territoires annexés par la Russie
Un des points d’achoppement majeurs dans les négociations reste le sort des territoires ukrainiens annexés par Moscou. La Russie contrôle actuellement environ 18% du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine, y compris :
- La péninsule de Crimée, annexée en 2014
- Les oblasts de Donetsk, Kherson, Lougansk et Zaporijjia, annexés plus récemment même s’ils ne sont pas entièrement contrôlés
Jusqu’à présent, Kiev a toujours exclu de céder des territoires en échange de la paix. De son côté, Vladimir Poutine exige non seulement que l’armée ukrainienne se retire de davantage de zones, mais aussi que l’Ukraine renonce à toute perspective d’adhésion à l’OTAN.
Des garanties de sécurité en échange d’une trêve ?
C’est dans ce contexte que la proposition de Zelensky prend tout son sens. En suggérant que l’OTAN pourrait offrir des garanties de sécurité aux territoires actuellement contrôlés par l’Ukraine en échange d’un cessez-le-feu et d’un gel temporaire du conflit sur les fronts actuels, il ouvre la voie à un potentiel compromis.
« Si nous parlons de cessez-le-feu, (nous avons besoin de) garanties que Poutine ne reviendra pas », a insisté M. Zelensky.
Une telle solution permettrait de stopper l’escalade militaire et l’intensification des frappes, tout en laissant la porte ouverte à de futures négociations sur le statut définitif des territoires disputés. Cependant, il reste à voir si la Russie et l’OTAN seront prêtes à considérer sérieusement cette option et à quelles conditions précises.
Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si cette ouverture peut déboucher sur une désescalade réelle ou si le conflit est voué à s’enliser davantage. La communauté internationale retient son souffle, espérant qu’une issue diplomatique est encore possible pour mettre fin à ce bain de sang qui dure depuis bientôt un an.
