Dans un Moyen-Orient en ébullition, le chef du Hezbollah libanais a proclamé «une grande victoire» contre Israël suite à l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile. Pourtant, les défis restent immenses pour le Liban, pays miné par les crises.
Le Hezbollah triomphant malgré un lourd tribut
Lors de son premier discours depuis la trêve, le numéro deux du Hezbollah Naïm Qassem s’est félicité d’avoir «empêché l’ennemi de détruire le Hezbollah» et «d’affaiblir la Résistance». Une rhétorique victorieusequi masque mal les dégâts subis par le mouvement chiite durant ce conflit meurtrier.
Selon des sources proches du dossier, les combats auraient fait plus de 500 morts côté Hezbollah, sans compter les centaines de blessés et les dégâts matériels considérables, notamment sur l’arsenal du groupe. Un bilan lourd qui soulève des questions quant à la stratégie du Parti de Dieu.
Une opportunité à saisir pour le Liban ?
Malgré les déclarations triomphales, l’accord de cessez-le-feu contient des dispositions contraignantes pour le Hezbollah. Le texte prévoit notamment le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays et le désarmement des milices, deux points longtemps refusés par le mouvement chiite.
Le Hezbollah sort affaibli de cette confrontation, c’est une opportunité unique pour l’État libanais de reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire.
Un diplomate occidental à Beyrouth
Reste à savoir si les autorités libanaises, minées par les divisions internes et la crise économique, sauront saisir cette chance. Le pays du Cèdre, exsangue après des années de marasme, aura plus que jamais besoin du soutien de la communauté internationale pour se relever.
Gaza, l’autre front brûlant
Alors qu’un calme précaire règne au Liban, la situation reste explosive dans la bande de Gaza. Malgré les appels au cessez-le-feu, les affrontements se sont poursuivis entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens.
- Au moins 15 Palestiniens ont été tués vendredi dans deux frappes israéliennes dans le nord de Gaza
- Des roquettes continuent d’être tirées vers le territoire israélien
- Une délégation du Hamas doit se rendre samedi en Égypte pour des discussions en vue d’une trêve
Sur le terrain, la population paie un lourd tribut. Selon l’ONU, près de 800 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne en juin, en majorité des civils. Côté israélien, on dénombre 70 morts, essentiellement des soldats.
Les grandes puissances appelées à la rescousse
Face à l’enlisement du conflit, la communauté internationale multiplie les efforts diplomatiques. Le président français Emmanuel Macron a ainsi appelé à une cessation «immédiate» de toutes les «actions qui contreviennent» au cessez-le-feu au Liban.
Même son de cloche du côté américain, où la Maison-Blanche a annoncé dépêcher des émissaires pour favoriser un apaisement, en coordination avec des acteurs clés comme la Turquie, l’Égypte et le Qatar. Mais la route s’annonce encore longue et semée d’embûches.
Il ne peut y avoir de stabilité durable dans la région sans règlement global des conflits, du Liban à la Palestine en passant par la Syrie. Cela nécessitera de la part de toutes les parties des concessions douloureuses.
Un expert du Moyen-Orient
En attendant, la souffrance des populations se poursuit des deux côtés des frontières. Et le Moyen-Orient reste, plus que jamais, une poudrière prête à s’embraser à la moindre étincelle. Un cessez-le-feu au Liban ne suffira pas à ramener la paix dans une région minée par des décennies de conflits.