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Le Hezbollah s’engage à coopérer avec l’armée libanaise pour le cessez-le-feu

Le chef du Hezbollah s'engage à une étroite coopération avec l'armée libanaise pour faire respecter le cessez-le-feu avec Israël, malgré de nouvelles frappes israéliennes au sud du Liban. Le Hezbollah revendique une "grande victoire" mais reste affaibli.

Dans un contexte encore tendu entre le Liban et Israël, le chef du Hezbollah libanais Naïm Qassem a promis vendredi une coopération étroite avec l’armée libanaise pour faire respecter le cessez-le-feu entré en vigueur mercredi. Malgré cet engagement, la trêve reste fragile, Israël ayant mené de nouvelles frappes aériennes contre le Hezbollah au sud du Liban.

Une coordination « de haut niveau » promise par le Hezbollah

Selon une source proche du dossier, Naïm Qassem, qui a récemment succédé à Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah après la mort de ce dernier fin septembre, a assuré dans un discours préenregistré que « la coordination entre la résistance et l’armée libanaise sera de haut niveau pour appliquer les termes de l’accord » de cessez-le-feu parrainé par Washington et Paris.

Le plan prévoit un retrait de l’armée israélienne du sud du Liban sous 60 jours, ainsi qu’un repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani. Seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU seront autorisés dans le sud. « Que personne ne mise sur des problèmes ou un conflit » avec l’armée, a insisté Naïm Qassem, promettant que le Hezbollah sera « prêt à empêcher l’ennemi de tirer profit de la faiblesse du Liban ».

La trêve déjà mise à l’épreuve

Pourtant, quelques heures avant cette déclaration, l’armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne contre le Hezbollah dans le sud du Liban, affirmant avoir détecté « des activités terroristes et le déplacement d’un lance-roquette mobile ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a même brandi la menace d’une « guerre intensive » en cas de violation de la trêve.

L’armée libanaise, qui a commencé à se déployer dans le sud, a accusé Israël d’avoir violé « à plusieurs reprises » l’accord de cessez-le-feu. Des incidents ont aussi été rapportés à la frontière, avec des tirs israéliens sur des Libanais assistant à des funérailles.

Un lourd bilan et un soutien réaffirmé à la Palestine

Selon des sources officielles libanaises, au moins 3961 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre quand Israël a lancé une vaste opération militaire. Côté israélien, on déplore 129 morts, dont 82 militaires, en 13 mois d’hostilités. Ces violences ont aussi déplacé 900 000 Libanais et 60 000 Israéliens.

Malgré l’accord de cessez-le-feu, Naïm Qassem a tenu à réaffirmer « le soutien à la Palestine » du Hezbollah, assurant qu’il « se poursuivra par différents moyens ». Le mouvement chiite avait ouvert un « front de soutien » au Hamas palestinien contre Israël au début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Le Hezbollah affaibli mais incontournable

Si Naïm Qassem s’est prévalu d’une « grande victoire » sur Israël, le Hezbollah sort affaibli de ce conflit, avec notamment la perte de son chef historique Hassan Nasrallah et une grande partie de sa direction décimée par les frappes israéliennes. Pourtant, il reste un acteur clé sur la scène politique libanaise grâce à son alliance avec le président de la Chambre Nabih Berri.

Le président français Emmanuel Macron a appelé à la « cessation immédiate » de toute action contrevenant au cessez-le-feu lors d’entretiens avec les dirigeants libanais. La France et les États-Unis soutiennent l’armée libanaise, considérée comme un pilier de la stabilité du pays. Mais la situation reste précaire, avec un Liban exsangue après 13 mois de conflit et un Hezbollah certes diminué mais toujours influent.

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