À 16 mois des élections municipales à Paris, la bataille pour l’Hôtel de Ville s’annonce déjà intense. Selon un sondage Ifop-Fiducial dévoilé par une source proche du dossier, Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement, arriverait largement en tête au premier tour, devant Gabriel Attal, ancien porte-parole du gouvernement, et une gauche qui part en ordre dispersé.
Rachida Dati, favorite surprise
Testée dans toutes les configurations, l’ancienne Garde des Sceaux recueillerait entre 23% et 27% des intentions de vote, faisant mieux que l’ensemble des candidats de la majorité présidentielle, alliés ou non à la droite parisienne. Une dynamique qui s’expliquerait par sa notoriété et son ancrage local, alors qu’elle n’a pas encore officialisé sa candidature.
Face à elle, Gabriel Attal, fraîchement nommé ministre des Comptes publics, obtiendrait entre 18% et 22%, un score honorable mais en-deçà des espérances de la macronie. L’ex-porte-parole du gouvernement souffrirait notamment d’un déficit d’implantation dans la capitale.
La gauche en miettes
Mais la surprise viendrait surtout de la faiblesse des candidats de gauche. Rémi Féraud, le dauphin désigné par la maire sortante Anne Hidalgo, plafonne entre 12% et 16%, pâtissant de l’impopularité record de cette dernière après deux mandats.
Les autres prétendants de la gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot ou l’Insoumis Sergio Coronado, ne dépassent pas les 10%. Une division qui risque de coûter cher à ce camp, qui dirigeait pourtant la capitale depuis 2001.
Vers une union de la gauche au second tour ?
Pour espérer conserver Paris, la gauche n’aura d’autre choix que de s’unir en vue du second tour. Un scénario qui reste plausible si aucun candidat n’obtient la majorité absolue dès le premier tour, ce que laissent présager les intentions de vote actuelles.
De son côté, Rachida Dati peut compter sur le soutien, tacite ou assumé, d’une partie de la droite parisienne. Mais elle devra rassembler au-delà pour l’emporter et mettre fin à plus de deux décennies de domination de la gauche dans la capitale.
Les enjeux d’un scrutin crucial
Au-delà de l’avenir de Paris, ces municipales auront valeur de test pour tous les camps en vue de la présidentielle de 2027. La macronie espère s’implanter durablement dans la capitale, tandis que la droite rêve d’une reconquête après sa déroute de 2020.
Paris sera l’un des principaux enjeux des prochains mois. Tous les regards seront braqués sur ce scrutin, qui donnera le ton de la fin du quinquennat
Un stratège de la majorité
Quant à la gauche, elle joue son avenir dans ce qui fut longtemps son bastion. Si elle venait à perdre Paris un an après sa défaite historique aux législatives, sa refondation s’annonce encore plus compliquée.
Vers des alliances surprises ?
Pour s’imposer, les différents prétendants devront nouer des alliances parfois contre-nature. Certains imaginent déjà un accord entre la droite et la macronie pour faire barrage à la gauche. D’autres évoquent une possible union dès le premier tour entre les différentes sensibilités de gauche.
Des hypothèses qui paraissaient improbables il y a encore quelques mois, mais que la nouvelle donne politique a remis sur la table. Seule certitude : la bataille de Paris ne fait que commencer, et elle s’annonce plus ouverte que jamais.
Le spectre des élections anticipées
Cette échéance pourrait même être rapprochée en cas de démission ou d’empêchement de l’actuelle maire, fragilisée par des affaires judiciaires. Un scénario noir pour la municipalité sortante, qui se retrouverait alors en campagne dans la précipitation.
De quoi galvaniser les ambitions de Rachida Dati, qui ne cache plus sa volonté de s’emparer de l’Hôtel de Ville. Si elle venait à l’emporter, elle deviendrait la première femme de droite à diriger la capitale. Un destin qu’elle espère sceller dans les urnes, dans 16 mois ou peut-être avant.