ActualitésÉconomie

Les privilèges des cheminots coûtent cher à la France

Saviez-vous que les nombreux privilèges des cheminots coûtent très cher aux contribuables ? Grèves à répétition, voyages gratuits, retraites précoces... Découvrez l'ampleur des avantages dont ils bénéficient et leur impact sur les finances publiques.

Ils font régulièrement la une de l’actualité avec leurs grèves qui perturbent la vie de millions de Français. Mais saviez-vous que derrière ces mouvements sociaux se cachent de très nombreux privilèges dont bénéficient les cheminots de la SNCF ? Des avantages qui pèsent lourd dans le budget de l’entreprise publique et donc, indirectement, dans la poche des contribuables. Plongée dans les coulisses de ce régime très spécial.

Un droit de retrait très (trop ?) utilisé

Grèves, droit de retrait, préavis… Les cheminots disposent d’un large éventail d’outils pour faire pression sur leur direction quand leurs revendications ne sont pas satisfaites. Et ils ne s’en privent pas ! Selon une source proche du dossier, le nombre de jours de grève par an et par agent à la SNCF était en moyenne de 3 sur les 15 dernières années, contre 0,3 pour l’ensemble des salariés français. Un chiffre qui s’envole en période de conflit social majeur comme en 2018 avec la réforme ferroviaire.

Cette « culture de la grève » a un coût important pour l’entreprise, qui doit annuler des trains et rembourser les voyageurs. Un manque à gagner estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros par jour de grève. Sans compter l’impact sur l’économie avec des salariés qui ne peuvent pas se rendre au travail. Au final, c’est toute la société qui trinque.

Des facilités de circulation très avantageuses

C’est l’un des avantages les plus connus des cheminots : la gratuité ou quasi-gratuité des voyages en train pour eux et leur famille. Un privilège qui peut représenter une économie de plusieurs milliers d’euros par an. Les actifs bénéficient de 16 trajets gratuits par an, plus des réductions de 90%. Les retraités et ayants droit ont droit à 4 à 6 parcours gratuits et des billets à -75%.

Si ce « passe-droit » peut se comprendre pour les déplacements professionnels, son ampleur interroge pour les voyages privés et familiaux. D’autant qu’il bénéficie même aux enfants de cheminots jusqu’à leurs 21 ans, sans conditions de ressources. Certains y voient une forme de « niche sociale » difficilement justifiable alors que la SNCF croule sous les dettes.

Un régime de retraite avantageux

Autre privilège dans le collimateur : le régime spécial de retraite des cheminots. Malgré des réformes successives, ils peuvent toujours prendre leur retraite de manière anticipée par rapport au régime général. Selon la Cour des comptes, l’âge moyen de départ était de 57,8 ans en 2021 contre 62,7 ans pour les salariés du privé.

Ce système à deux vitesses coûte cher à la collectivité. Pour équilibrer les comptes, l’État a dû verser une subvention de 3,3 milliards d’euros à la caisse de retraite de la SNCF en 2019. Une facture payée in fine par tous les Français via leurs impôts, y compris ceux qui n’ont pas les moyens de prendre le train. Une situation de plus en plus difficile à justifier dans une période où le système de retraite doit être réformé.

Les dessous des menaces de grève

Alors que Noël approche, le spectre d’une grève des cheminots plane à nouveau sur les fêtes de fin d’année. En cause : un mouvement social contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF et pour des hausses de salaires. Si les revendications peuvent se comprendre, la méthode consistant à prendre les usagers en otage est de plus en plus décriée.

Certains y voient un chantage de la part de syndicats arc-boutés sur la défense de leurs privilèges. Une attitude dommageable pour l’image de la SNCF et, plus globalement, du service public, dans un contexte d’ouverture à la concurrence. Si la direction ne cède pas et que la grève est confirmée, nul doute que la colère des voyageurs privés de train pour les fêtes sera à son comble.

Vers la fin d’un système ?

Conscients que leurs privilèges sont de plus en plus contestés, les syndicats de cheminots s’arc-boutent pour les défendre. Mais dans le contexte économique actuel, ce combat d’arrière-garde a-t-il encore un sens ? Pour de nombreux experts, une remise à plat du statut des cheminots est inéluctable pour moderniser la SNCF.

S’il est normal que les cheminots bénéficient de bonnes conditions de travail, certains avantages ne sont plus justifiables aujourd’hui. C’est au gouvernement d’avoir le courage de réformer ce système coûteux et inégalitaire.

– Un économiste spécialiste des transports

Les négociations s’annoncent tendues, mais l’exécutif semble déterminé à ne pas céder et à aller au bout de la réforme ferroviaire. Avec en ligne de mire la fin programmée du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés. Un big bang social qui pourrait changer la donne à la SNCF et mettre fin à des décennies de privilèges. Les Français ne s’en plaindront sans doute pas.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.