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Etats-Unis : Biden appelle à préserver les relations avec le Mexique et le Canada

Le président américain sortant met en garde contre une dégradation des liens avec le Mexique et le Canada, deux "alliés" ciblés par les velléités protectionnistes de son successeur Donald Trump. Une escalade qui fait craindre une guerre commerciale dévastatrice.

À l’aube d’une passation de pouvoir délicate, le président américain sortant Joe Biden met en garde contre les conséquences néfastes des menaces protectionnistes brandies par son successeur Donald Trump. Lors d’une intervention depuis l’île huppée de Nantucket jeudi, il a appelé à ne pas « gâcher les relations » des États-Unis avec deux partenaires stratégiques : le Mexique et le Canada.

Trump veut taxer lourdement les importations

Dès lundi, le milliardaire républicain, qui a remporté l’élection présidentielle de novembre, a confirmé sa volonté d’augmenter de 25% les droits de douane sur les produits en provenance de ces deux pays voisins. Une décision qui a fait l’effet d’une bombe, surtout venant de celui qui avait lui-même négocié un accord de libre-échange avec eux durant son précédent mandat.

Un risque de guerre commerciale mondiale

Ce ciblage de deux alliés historiques fait craindre une vaste guerre commerciale capable de nuire gravement à la croissance mondiale. Car le tribun populiste compte utiliser les droits de douane comme colonne vertébrale de sa politique économique. Il a promis de taxer tous les produits étrangers entrant sur le sol américain.

« Je pense que c’est contre-productif. Ce sont nos alliés. La dernière chose à faire est de commencer à gâcher ces relations. »

– Joe Biden, président américain sortant

Négocier en brandissant la menace des taxes

Donald Trump veut en réalité utiliser cette arme comme un outil de négociation diplomatique musclée. Il a prévenu qu’il maintiendrait cette surtaxe « jusqu’à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays ! ».

Un pari risqué dont les résultats sont encore très incertains. Mercredi, lors d’un appel téléphonique avec la présidente de Mexico Claudia Sheinbaum, les deux dirigeants ont donné des versions divergentes de leur échange. Là où Trump affirme avoir obtenu l’engagement de « stopper l’immigration » clandestine, son homologue mexicain a rappelé que la position de son pays « n’est pas de fermer les frontières ».

La Chine aussi dans le collimateur

Le futur locataire de la Maison Blanche entend par ailleurs faire pression sur la Chine, en augmentant de 10% les droits de douane sur les produits importés de l’empire du Milieu. Son objectif : assécher la production du fentanyl, un opioïde ultra-puissant qui fait des ravages outre-Atlantique.

Pékin a d’ores et déjà prévenu que cette décision « ne résoudra pas » les problèmes des États-Unis. Joe Biden se veut lui plus nuancé sur les relations sino-américaines. Il a souligné avoir « mis en place une ligne directe » avec son homologue Xi Jinping. « Une chose dont je suis sûr à propos de Xi, c’est qu’il ne veut pas faire d’erreur », a-t-il estimé, ajoutant que sans être « notre meilleur ami », le dirigeant chinois « comprend ce qui est en jeu ».

Autant de signaux qui témoignent de l’extrême tension régnant actuellement sur le commerce international. Si le démocrate appelle son successeur à « reconsidérer » ses projets, il n’est pas certain que sa voix soit entendue. L’avenir dira si Donald Trump mettra ses menaces à exécution, au risque de déclencher une spirale protectionniste dommageable pour tous.

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