C’est une décision de justice qui passe mal auprès des familles endeuillées. Plus d’un an après le terrible accident d’un bus BlaBlaCar reliant Paris à Amsterdam, qui avait coûté la vie à deux passagers et grièvement blessé plusieurs autres en Belgique, le tribunal de police d’Anvers a rendu son verdict ce lundi. Et il est loin de satisfaire les proches des victimes.
Une peine jugée trop clémente par les familles
Le conducteur français du car, Bardad B., a été condamné à 30 mois de prison, dont 18 avec sursis, ainsi qu’à une amende de 64.000 euros et une interdiction de conduire pendant 10 ans en Belgique. Cet homme de 35 ans était positif au cannabis au moment du drame survenu le 10 avril 2022 sur une autoroute près d’Anvers. Mais la juge n’a pas reconnu de lien de causalité entre cette consommation de stupéfiants et l’accident.
Une pilule difficile à avaler pour Agnès Baylon, la mère de Loreleï, une jeune française de 17 ans tuée dans la collision. « Ce qui me met le plus en colère, c’est que le lien entre la prise de drogue et le crash ne soit pas établi, c’est aberrant », s’insurge-t-elle. « On est en plein désastre judiciaire, cette décision est une insulte pour les victimes. »
Des vies brisées
Ce tragique accident de bus, décrit comme un « véritable carnage » par les secours, a aussi fait de nombreux blessés graves parmi les passagers, souvent jeunes. Certains ont été mutilés à vie. Aujourd’hui, tous tentent de se reconstruire malgré les séquelles physiques et psychologiques.
J’essaye d’avancer pas à pas, mais rien ne sera plus jamais comme avant. Ma vie a basculé ce jour-là.
Louise, 22 ans, passagère grièvement blessée
Outre les victimes directes, de nombreuses familles sont aussi durablement marquées. Les parents de Loreleï et d’Aymen, le jeune homme de 18 ans qui a aussi perdu la vie, se battent pour que « justice soit rendue » et que « les responsabilités soient clairement établies ». Car au-delà de la faute du conducteur, c’est aussi la question de la réglementation et des contrôles des sociétés de transport qui est soulevée.
La responsabilité de BlaBlaCar en question
Si le conducteur du car est le principal mis en cause, la plateforme BlaBlaCar, qui commercialisait ce trajet via un transporteur partenaire, est aussi montrée du doigt. Comment un chauffeur sous l’emprise de drogues a-t-il pu prendre le volant ? Quels sont les processus de contrôle et de sécurité mis en place par l’entreprise ?
Contacté, BlaBlaCar assure de son côté avoir apporté son soutien aux victimes et collaborer pleinement à l’enquête. La société met en avant ses critères de sélection stricts pour ses transporteurs et rappelle que la sécurité des passagers est sa priorité absolue. Mais ces arguments peinent à convaincre des familles meurtries qui s’interrogent sur d’éventuelles failles.
Vers un renforcement des contrôles ?
Au-delà du cas BlaBlaCar, ce terrible accident remet sur le devant de la scène la problématique de la sécurité dans les transports en commun. Tests de dépistage plus réguliers pour les chauffeurs, meilleure formation, véhicules plus sûrs… De nombreuses pistes sont évoquées pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Conscients des enjeux, des responsables politiques belges et français se sont dit favorables à une coopération renforcée dans ce domaine. L’objectif: mieux contrôler les sociétés de transport, durcir les règles et sanctionner plus sévèrement les conducteurs fautifs. Des mesures attendues par les familles de victimes, déterminées à ce que la mort de leurs proches ne reste pas vaine.
Mais rien n’effacera jamais la douleur et le manque pour ces parents, frères, sœurs, amis frappés par l’injustice et l’incompréhension. Eux qui espéraient un message clair de la justice belge ne cachent pas leur immense déception. Et comptent bien se battre pour faire évoluer les choses, en mémoire de Loreleï et Aymen, emportés si jeunes dans des circonstances qui restent difficilement acceptables.
Au-delà du cas BlaBlaCar, ce terrible accident remet sur le devant de la scène la problématique de la sécurité dans les transports en commun. Tests de dépistage plus réguliers pour les chauffeurs, meilleure formation, véhicules plus sûrs… De nombreuses pistes sont évoquées pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Conscients des enjeux, des responsables politiques belges et français se sont dit favorables à une coopération renforcée dans ce domaine. L’objectif: mieux contrôler les sociétés de transport, durcir les règles et sanctionner plus sévèrement les conducteurs fautifs. Des mesures attendues par les familles de victimes, déterminées à ce que la mort de leurs proches ne reste pas vaine.
Mais rien n’effacera jamais la douleur et le manque pour ces parents, frères, sœurs, amis frappés par l’injustice et l’incompréhension. Eux qui espéraient un message clair de la justice belge ne cachent pas leur immense déception. Et comptent bien se battre pour faire évoluer les choses, en mémoire de Loreleï et Aymen, emportés si jeunes dans des circonstances qui restent difficilement acceptables.