Une résolution explosive vient d’être adoptée par le Parlement européen. Dans un contexte de tensions exacerbées entre la Russie et l’Ukraine, l’institution appelle à un renforcement significatif du soutien militaire apporté à Kiev. Au cœur des demandes : la livraison de redoutables missiles allemands Taurus et de systèmes de défense aérienne supplémentaires.
Le Parlement européen hausse le ton
Jeudi dernier, les eurodéputés ont voté à une large majorité en faveur d’une intensification de l’aide militaire à l’Ukraine. Pas moins de 390 voix pour, contre seulement 135 oppositions et 52 abstentions. Un signal fort envoyé aux États membres de l’UE, les pressant d’accroître substantiellement leurs livraisons d’armements à Kiev.
Des missiles Taurus réclamés
La résolution met un accent particulier sur la fourniture de missiles de croisière Taurus de fabrication allemande. Ces engins de haute précision, d’une portée de plus de 500 km, permettraient à l’Ukraine de frapper en profondeur les lignes russes. Une requête épineuse pour le chancelier Olaf Scholz, qui s’y oppose depuis des mois, craignant une escalade du conflit.
Renforcer la défense aérienne ukrainienne
Outre les Taurus, les eurodéputés plaident pour la livraison de systèmes de défense antiaérienne à longue portée. Ils citent nommément les Patriot américains et les SAMP/T franco-italiens. L’Ukraine en possède déjà, mais en nombre insuffisant pour protéger l’ensemble de son territoire et de ses villes.
Cette demande intervient après qu’un missile hypersonique russe Orechnik ait frappé la ville ukrainienne de Dnipro le 21 novembre. Une frappe qualifiée de « terrible escalade » par Olaf Scholz.
– Déclaration du chancelier allemand
L’implication de pays tiers pointée du doigt
Les parlementaires s’inquiètent également du soutien apporté à Moscou par certains États. L’Iran, la Biélorussie et la Corée du Nord sont nommément cités pour leurs livraisons d’équipements militaires à la Russie. Des sanctions supplémentaires sont réclamées à leur encontre.
De son côté, la Chine est sommée de cesser toute fourniture d' »articles militaires » aux forces russes. Un avertissement sans équivoque lui est adressé, précisant que son refus d’obtempérer pourrait gravement détériorer ses relations avec l’UE.
Un effort de 0,25% du PIB demandé
Pour concrétiser ce soutien accru, les eurodéputés fixent un objectif chiffré ambitieux. Ils invitent chaque État membre à consacrer au moins 0,25% de son PIB annuel à l’aide militaire à l’Ukraine. Un effort conséquent, mais jugé nécessaire face à l’aggravation du conflit.
Cette résolution marque donc un véritable tournant dans la position européenne. Elle témoigne d’une volonté d’intensifier massivement le soutien à Kiev, quitte à franchir certaines lignes rouges. Reste à voir comment les gouvernements des 27, à commencer par l’Allemagne, traduiront ces demandes dans les faits. Une chose est sûre : cette nouvelle étape risque fort de tendre encore davantage les relations avec le Kremlin.