C’est un tournant historique pour le Groenland. Pour la première fois, un vol international direct a relié jeudi Copenhague à Nuuk, la capitale groenlandaise. Cet événement marque le début d’une nouvelle ère pour le tourisme et l’économie de ce vaste territoire arctique danois.
L’Airbus A330 a quitté la capitale danoise à 09h45 GMT avec à son bord plusieurs ministres danois avant d’atterrir à Nuuk en début d’après-midi. L’inauguration en grande pompe de ce nouvel aéroport international témoigne de l’ambition du Groenland de devenir une destination touristique plus accessible et attractive.
Un tremplin pour le tourisme groenlandais
Avec sa piste de 2200 mètres capable d’accueillir des longs-courriers, l’aéroport de Nuuk va changer la donne. Fini l’escale obligatoire à Kangerlussuaq, ancienne base militaire américaine, pour les voyageurs internationaux. Désormais, ils pourront rejoindre directement la capitale groenlandaise.
Ce changement devrait faire baisser le prix des billets et réduire considérablement la durée des voyages, faisant du Groenland une destination plus compétitive pour les touristes et les voyages d’affaires.
VisitGreenland, l’office du tourisme groenlandais
Et les retombées économiques s’annoncent importantes. En 2019, le tourisme a rapporté 250 millions d’euros au Groenland, soit près de 10% de son PIB. Avec les nouveaux aéroports de Nuuk et bientôt d’Ilulissat et son fjord classé à l’UNESCO, l’île compte bien faire décoller ce secteur stratégique.
Mieux connecter le Groenland au monde
Au-delà du tourisme, c’est toute l’économie groenlandaise qui devrait bénéficier de cette ouverture aérienne. Les exportations, dominées par la pêche, première ressource de l’île, ainsi que l’exploitation minière seront facilitées.
Dès l’été 2025, l’aéroport de Nuuk proposera même deux liaisons directes par semaine avec New York. De quoi ancrer un peu plus le Groenland, plus grande île du monde, sur la scène internationale.
Un développement sous contrôle
Néanmoins, les autorités groenlandaises entendent maîtriser ce développement touristique pour préserver leur environnement fragile. Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaces s’accélère, menaçant le mode de vie traditionnel des Inuits.
Nous voulons un tourisme durable et responsable, qui profite aux communautés locales sans dénaturer nos paysages et notre culture.
Une source proche du gouvernement groenlandais
Le défi est de taille pour cette nation de 56 000 âmes qui rêve d’indépendance vis-à-vis du Danemark. Le tourisme apparaît comme un levier de développement économique crucial, à condition de ne pas sacrifier l’identité et les ressources naturelles exceptionnelles du Groenland.
L’ouverture de cette liaison aérienne directe marque donc un tournant aussi enthousiasmant que délicat. Les prochaines années diront si le Groenland parvient à trouver le bon équilibre pour devenir une destination prisée sans perdre son âme.