L’avenir de la Brigade Loire, célèbre groupe de supporters ultras du FC Nantes, est plus incertain que jamais. Suite aux graves incidents survenus dimanche dernier lors de la réception du Havre à la Beaujoire, le Ministère de l’Intérieur a confirmé étudier très sérieusement le lancement d’une procédure de dissolution à l’encontre de ce groupement de fait.
En effet, le match comptant pour la 12ème journée de Ligue 1 a été interrompu à deux reprises en raison du comportement des supporters nantais. Furieux de voir leur équipe menée 2-0, des membres de la Brigade Loire ont tenté d’envahir la pelouse en toute fin de rencontre, obligeant l’arbitre à renvoyer les joueurs aux vestiaires pendant près d’une demi-heure.
Le ministère des Sports privilégie les sanctions individuelles
Si le ministère de l’Intérieur semble déterminé à sévir contre le groupe dans son ensemble, son homologue des Sports se montre plus nuancé. Selon des sources proches du dossier, plutôt que des sanctions collectives, le cabinet de Gil Avérous souhaite se concentrer sur les dizaines d’individus directement impliqués dans les débordements.
Les sanctions individuelles fermes et les interdictions de stade exemplaires sont à privilégier afin d’éviter de nouveaux incidents lors des prochains matches.
Un membre du ministère des Sports
Pour ce dernier, dissoudre la Brigade Loire, qui n’a pas d’existence légale en tant qu’association, prendrait trop de temps et n’empêcherait pas les fauteurs de trouble de continuer à se rendre au stade. Une approche au cas par cas serait donc plus efficace à court terme.
Une « tournée des stades » lancée par Gil Avérous
Le nouveau ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative, en poste depuis le dernier remaniement, a en tout cas décidé de s’emparer du sujet brûlant des violences dans les stades. La semaine passée, il a lancé une grande « tournée des stades » qui doit le mener dans les principales enceintes de l’Hexagone d’ici la fin de l’année.
L’objectif affiché est de rencontrer l’ensemble des acteurs (clubs, supporters, instances…) pour établir un diagnostic et définir un plan d’action visant à endiguer les débordements qui ternissent régulièrement l’image du football français. Les incidents de Nantes ne sont en effet que les derniers d’une longue série qui a déjà touché de nombreux autres clubs.
L’inévitable responsabilité du FC Nantes pointée du doigt
Au-delà du sort de la Brigade Loire, la question de la responsabilité du FC Nantes et de ses dirigeants est également posée. De nombreux observateurs estiment que le club n’en fait pas assez pour encadrer ses groupes de supporters les plus fervents et prévenir les incidents.
Déjà cible de critiques par le passé, la direction des Canaris va devoir rapidement se remettre en question et proposer des mesures concrètes si elle ne veut pas s’exposer à de lourdes sanctions. Dans ce contexte de défiance, la poursuite du dialogue semble plus nécessaire que jamais. Mais le chemin vers l’apaisement s’annonce d’ores et déjà long et semé d’embûches.