Le football français fait face à une menace grandissante : le piratage à grande échelle des matchs de Ligue 1. Lors d’une présentation à l’ARCOM sur la lutte contre le streaming illégal, la Ligue de Football Professionnel (LFP) a dévoilé des chiffres alarmants, témoignant d’une situation qui ne cesse de s’aggraver depuis le début de la saison.
Une étude qui fait froid dans le dos
Selon une étude commandée par la LFP à l’institut Ipsos, 37% des personnes ayant regardé la Ligue 1 cette saison l’auraient fait de manière illégale, via des flux pirates diffusés sur diverses plateformes. Pire encore, 27% des téléspectateurs pirates ont commencé cette pratique depuis le début de l’exercice en cours.
Benjamin Morel, directeur général de LFP Média, n’a pas mâché ses mots face à cette situation : « C’est un sujet ultra-prioritaire, une situation très préoccupante ! Nous sommes dans un contexte de bascule dangereuse. » Les chiffres parlent d’eux-mêmes, avec une explosion du piratage depuis l’arrivée de DAZN comme diffuseur principal de la Ligue 1.
OM-PSG, symbole d’un phénomène hors de contrôle
Le dernier « Classique » entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain illustre parfaitement l’ampleur du problème. Malgré une opération coup de poing de l’ARCOM permettant de bloquer 340 noms de domaine illégaux avant le coup d’envoi, 55% des téléspectateurs auraient regardé la rencontre de façon illicite selon l’étude de la LFP.
« Depuis le début de la saison, nous faisons face à un phénomène d’une ampleur inédite… et je pèse mes mots »
Benjamin Morel, directeur général de LFP Média
Dans ce contexte, DAZN, détenteur des droits de diffusion de 8 matchs sur 10, souffre d’une concurrence déloyale alors même que l’intérêt pour la Ligue 1 ne faiblit pas. Selon Benjamin Morel, les tarifs pratiqués par la plateforme ne peuvent en aucun cas justifier le recours au piratage, qui reste du vol et une pratique illégale.
Un manque de conscience chez les téléspectateurs pirates
L’étude de l’ARCOM sur le piratage révèle un élément troublant : 59% des téléspectateurs pirates ont le sentiment d’être dans la légalité. Un rappel semble donc plus que nécessaire pour endiguer ce phénomène qui gangrène le football français.
Face à cette situation alarmante, la LFP et les diffuseurs officiels vont devoir redoubler d’efforts pour sensibiliser le public et lutter efficacement contre le streaming illégal. L’avenir économique de la Ligue 1, déjà fragilisé par la crise sanitaire et l’affaire Mediapro, en dépend. Le piratage n’est pas une fatalité, mais le combat s’annonce long et difficile.
