Au lendemain de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu mettant fin à deux mois d’affrontements meurtriers entre Israël et le Hezbollah, l’armée libanaise a entamé jeudi le déploiement de ses troupes dans le sud du pays. Leur mission : veiller à l’application de cette trêve négociée sous l’égide des États-Unis et de la France, après plus d’un an de conflit qui a fait des milliers de morts et déplacé près d’un million de personnes des deux côtés de la frontière.
Un déploiement progressif et coordonné
Selon une source militaire, l’armée libanaise poursuit son déploiement au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Les soldats mènent des patrouilles et installent des barrages de contrôle, en coordination avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Ils évitent pour l’instant de s’avancer dans les secteurs où l’armée israélienne est encore présente, un mois après le déclenchement par Israël d’une vaste offensive terrestre.
Dans certains villages du sud, comme à Qlaaya, les habitants ont accueilli les militaires libanais en héros, leur lançant fleurs et riz. « Nous ne voulons au Liban que l’armée libanaise », scandait la foule en liesse, agitant des drapeaux nationaux. Un soulagement après des semaines de combats et de bombardements israéliens dévastateurs.
Un cessez-le-feu sous haute surveillance
L’accord de cessez-le-feu, parrainé par Washington et Paris, prévoit un retrait de l’armée israélienne du Liban sous 60 jours. En parallèle, le Hezbollah doit se replier au nord du Litani et démanteler son infrastructure militaire dans le sud. L’armée libanaise bénéficiera d’un soutien technique américain et français pour mener à bien cette délicate mission.
Mais les défis restent immenses. Israël se réserve « une totale liberté d’action militaire » au Liban en cas de violation de l’accord par le Hezbollah. Le mouvement chiite, qui se prévaut d’une « victoire » contre l’état hébreu, assure de son côté que ses combattants resteront « totalement prêts » à riposter à toute attaque. Un de ses députés a toutefois affirmé que le Hezbollah coopérera avec l’état libanais pour renforcer le déploiement de l’armée.
Reconstruire sur les ruines de la guerre
Sur le terrain, les habitants du sud du Liban, de la banlieue sud de Beyrouth et de l’est du pays, autant de bastions du Hezbollah pilonnés pendant le conflit, tentent de reprendre une vie normale. Déplacés par dizaines de milliers, beaucoup ont profité de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu pour regagner leurs foyers, souvent dévastés. Les routes sont prises d’assaut, les embouteillages monstres.
Malgré l’ampleur des destructions et notre peine, on est heureux d’être rentrés. On se sent renaître.
– Oum Mohamed Bzeih, habitante de Zebqine
À Tyr, des pêcheurs attendent le feu vert de l’armée pour reprendre la mer, après des mois d’interdiction sous la menace israélienne. Partout, l’heure est au bilan. Selon les autorités libanaises, au moins 3823 personnes ont péri dans le pays depuis octobre 2023, dont la plupart après l’escalade de fin septembre. Côté israélien, on déplore 82 morts parmi les militaires et 47 chez les civils en 13 mois de conflit.
L’espoir d’une paix durable
Si le soulagement prédomine des deux côtés de la frontière, l’inquiétude demeure. « Il y a un sentiment de plus grande sécurité, nos enfants peuvent retourner à l’école », se réjouit Youri, un Israélien déplacé. Mais « nous ne nous sentons pas complètement rassurés car le Hezbollah a encore des forces », tempère-t-il.
Au Liban aussi, la méfiance reste de mise. L’expérience des précédents cessez-le-feu, toujours violés, incite à la prudence. Beaucoup craignent que l’accalmie ne soit que temporaire sans un règlement politique global du conflit.
En attendant, le pays entend tourner la page de ce nouveau épisode sanglant. Le parlement libanais doit se réunir le 9 janvier prochain pour élire un président de la République, un poste vacant depuis plus de deux ans en raison des divergences entre le Hezbollah et ses adversaires. Un premier pas, espèrent les Libanais, vers une normalisation de la vie politique et une reconstruction du pays, une fois encore meurtri par la guerre.
Sur le terrain, les habitants du sud du Liban, de la banlieue sud de Beyrouth et de l’est du pays, autant de bastions du Hezbollah pilonnés pendant le conflit, tentent de reprendre une vie normale. Déplacés par dizaines de milliers, beaucoup ont profité de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu pour regagner leurs foyers, souvent dévastés. Les routes sont prises d’assaut, les embouteillages monstres.
Malgré l’ampleur des destructions et notre peine, on est heureux d’être rentrés. On se sent renaître.
– Oum Mohamed Bzeih, habitante de Zebqine
À Tyr, des pêcheurs attendent le feu vert de l’armée pour reprendre la mer, après des mois d’interdiction sous la menace israélienne. Partout, l’heure est au bilan. Selon les autorités libanaises, au moins 3823 personnes ont péri dans le pays depuis octobre 2023, dont la plupart après l’escalade de fin septembre. Côté israélien, on déplore 82 morts parmi les militaires et 47 chez les civils en 13 mois de conflit.
L’espoir d’une paix durable
Si le soulagement prédomine des deux côtés de la frontière, l’inquiétude demeure. « Il y a un sentiment de plus grande sécurité, nos enfants peuvent retourner à l’école », se réjouit Youri, un Israélien déplacé. Mais « nous ne nous sentons pas complètement rassurés car le Hezbollah a encore des forces », tempère-t-il.
Au Liban aussi, la méfiance reste de mise. L’expérience des précédents cessez-le-feu, toujours violés, incite à la prudence. Beaucoup craignent que l’accalmie ne soit que temporaire sans un règlement politique global du conflit.
En attendant, le pays entend tourner la page de ce nouveau épisode sanglant. Le parlement libanais doit se réunir le 9 janvier prochain pour élire un président de la République, un poste vacant depuis plus de deux ans en raison des divergences entre le Hezbollah et ses adversaires. Un premier pas, espèrent les Libanais, vers une normalisation de la vie politique et une reconstruction du pays, une fois encore meurtri par la guerre.