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La Hongrie, le refuge sportif d’Israël en temps de guerre

Depuis octobre 2023, Israël délocalise de plus en plus de rencontres sportives en Hongrie. Le pays d'Orban, souvent montré du doigt pour sa politique controversée, devient paradoxalement un havre pour les athlètes israéliens. Quels enjeux derrière ce phénomène ?

Depuis le début du nouveau conflit à Gaza en octobre 2023, la Hongrie est devenue une destination privilégiée pour les rencontres sportives d’équipes israéliennes. Un choix loin d’être anodin pour le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui n’a pas hésité à accueillir plusieurs matches à haut risque ces derniers mois, comme celui du Maccabi Tel-Aviv face à Besiktas en Ligue Europa ou le Belgique-Israël en Ligue des Nations. Une politique de la main tendue que le dirigeant controversé n’hésite pas à instrumentaliser pour redorer son blason sur la scène internationale.

La Hongrie, terre d’asile pour le sport israélien

En pleine tempête médiatique liée à sa politique anti-immigration, Viktor Orban a su tirer profit de l’instabilité au Proche-Orient pour accueillir à bras ouverts les compétitions délocalisées d’Israël. Des rencontres disputées à huis clos et sous haute sécurité, loin des tensions, dans des villes secondaires comme Debrecen à l’est du pays. Une aubaine pour le dirigeant magyar qui voit là une opportunité de redorer son image sur la scène internationale.

D’après certains experts comme Simon Chadwick, ce « soft power » sportif hongrois prend une nouvelle ampleur depuis les incidents ayant émaillé le match entre le Maccabi Tel-Aviv et l’Ajax Amsterdam en novembre dernier. Pourtant, la France avait réussi à organiser sans heurt une rencontre similaire entre Israël et les Bleus une semaine plus tard. Mais pour le chef de cabinet d’Orban, il ne fait aucun doute que « l’antisémitisme est incontrôlable là où l’immigration n’est pas régulée ».

Les paradoxes de la politique hongroise

Si la Hongrie se veut une terre d’asile pour les sportifs juifs, il n’en va pas toujours de même pour la communauté dans son ensemble. En effet, le pays a récemment interdit toute manifestation de soutien à la cause palestinienne sur son sol. Pourtant, le même Viktor Orban ne tarit pas d’éloges sur son prédécesseur Miklos Horthy, allié de Hitler impliqué dans la déportation de centaines de milliers de juifs hongrois. Une position pour le moins ambiguë.

Sans parler des affiches anti-Soros placardées dans tout le pays, que l’ambassadeur d’Israël lui-même a dénoncé comme « semant la haine ». Mais peu importe pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, pour qui Orban reste « un véritable ami », invité malgré les critiques à Jérusalem.

Le grand rêve olympique de la Hongrie

Au-delà de la polémique, cette diplomatie sportive s’inscrit dans une stratégie de longue date de Viktor Orban : redonner à la Hongrie le lustre sportif international dont elle jouissait à l’époque communiste. Depuis son retour au pouvoir en 2010, les grands événements se sont enchaînés, de l’Euro 2020 aux Mondiaux d’athlétisme l’an dernier.

La flamboyante Puskás Aréna, où se disputera d’ailleurs la finale de Ligue des Champions 2026, symbolise à elle seule ces ambitions démesurées. Une attractivité qui éclipse parfois certaines places fortes comme Lausanne, qui a récemment perdu les sièges de plusieurs fédérations internationales au profit de Budapest. Mais une ombre demeure au tableau : l’organisation des Jeux Olympiques.

En 2017, Orban a dû renoncer à présenter la candidature de sa capitale pour 2024 face à la mobilisation de l’opposition. Un revers cuisant, mais pas suffisant pour décourager le dirigeant magyar qui se dit prêt à soutenir « à 1000% » une nouvelle tentative dans le futur. En attendant ce Graal, la Hongrie continuera d’asseoir son influence par le sport. Avec les équipes israéliennes dans son camp, Orban a trouvé un allié de poids. Même si cela doit parfois se faire au détriment des valeurs qu’il prétend défendre.

Si la Hongrie se veut une terre d’asile pour les sportifs juifs, il n’en va pas toujours de même pour la communauté dans son ensemble. En effet, le pays a récemment interdit toute manifestation de soutien à la cause palestinienne sur son sol. Pourtant, le même Viktor Orban ne tarit pas d’éloges sur son prédécesseur Miklos Horthy, allié de Hitler impliqué dans la déportation de centaines de milliers de juifs hongrois. Une position pour le moins ambiguë.

Sans parler des affiches anti-Soros placardées dans tout le pays, que l’ambassadeur d’Israël lui-même a dénoncé comme « semant la haine ». Mais peu importe pour le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, pour qui Orban reste « un véritable ami », invité malgré les critiques à Jérusalem.

Le grand rêve olympique de la Hongrie

Au-delà de la polémique, cette diplomatie sportive s’inscrit dans une stratégie de longue date de Viktor Orban : redonner à la Hongrie le lustre sportif international dont elle jouissait à l’époque communiste. Depuis son retour au pouvoir en 2010, les grands événements se sont enchaînés, de l’Euro 2020 aux Mondiaux d’athlétisme l’an dernier.

La flamboyante Puskás Aréna, où se disputera d’ailleurs la finale de Ligue des Champions 2026, symbolise à elle seule ces ambitions démesurées. Une attractivité qui éclipse parfois certaines places fortes comme Lausanne, qui a récemment perdu les sièges de plusieurs fédérations internationales au profit de Budapest. Mais une ombre demeure au tableau : l’organisation des Jeux Olympiques.

En 2017, Orban a dû renoncer à présenter la candidature de sa capitale pour 2024 face à la mobilisation de l’opposition. Un revers cuisant, mais pas suffisant pour décourager le dirigeant magyar qui se dit prêt à soutenir « à 1000% » une nouvelle tentative dans le futur. En attendant ce Graal, la Hongrie continuera d’asseoir son influence par le sport. Avec les équipes israéliennes dans son camp, Orban a trouvé un allié de poids. Même si cela doit parfois se faire au détriment des valeurs qu’il prétend défendre.

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