Le sud du Liban reste sous haute tension malgré l’entrée en vigueur mercredi d’un cessez-le-feu entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne. Des sources officielles rapportent que deux personnes ont été blessées jeudi dans des tirs israéliens sur un village frontalier, alors que l’armée libanaise poursuit prudemment son déploiement dans la zone.
Un calme précaire ponctué d’incidents
Ce cessez-le-feu, négocié sous l’égide des États-Unis et de la France, est censé mettre un terme à plus de 13 mois d’un conflit qui s’est intensifié en une guerre ouverte en septembre. Mais sur le terrain, la situation demeure instable avec la persistance de tirs sporadiques et d’accrochages.
Selon l’Agence nationale d’information (Ani), organe de presse officiel libanais, les deux civils ont été touchés sur la place centrale du village de Markaba, visé par des tirs de « l’ennemi », en référence à Israël. L’armée israélienne avait pourtant réitéré le matin même un avertissement aux Libanais de ne pas s’approcher de la frontière.
L’armée libanaise avance prudemment
De son côté, l’armée libanaise a appelé la population, revenue en masse dans les villages dévastés par les combats, à ne pas s’aventurer dans les secteurs où les forces israéliennes sont encore présentes. Elle poursuit progressivement son déploiement au sud du fleuve Litani, avec l’installation de check-points, tout en évitant les zones de présence israélienne.
Une source militaire libanaise a souligné que les soldats progressent avec prudence dans cette région où le Hezbollah conserve une forte influence. Mercredi soir, ils ont été chaleureusement accueillis par les habitants du village chrétien de Qlaaya proche de la frontière, au son des vivats « Nous ne voulons au Liban que l’armée libanaise ».
Retrait progressif attendu d’Israël
L’accord de cessez-le-feu prévoit le retrait de l’armée israélienne du sud du Liban sous 60 jours, en parallèle de l’évacuation du Hezbollah de la zone. Mais aucune annonce de début de retrait n’a été faite pour l’heure côté israélien. L’armée a seulement confirmé avoir ouvert le feu sur des « suspects » s’approchant de la frontière dans plusieurs véhicules.
Un lourd bilan humain
Ce nouveau cycle de violences, le plus grave depuis 2006, a fait de nombreuses victimes des deux côtés. Selon les autorités libanaises, au moins 3823 personnes ont péri dans le pays depuis octobre 2023, principalement des civils. Côté israélien, on dénombre 82 militaires et 47 civils tués en 13 mois d’affrontements.
Si le cessez-le-feu semble globalement respecté, la tension demeure palpable. L’enjeu des prochains jours sera de consolider cette trêve fragile par une désescalade progressive sur le terrain, alors que chaque incident risque de rallumer l’étincelle. La communauté internationale, via l’ONU notamment, suit de près la situation, espérant que ce énième cycle de violences au Proche-Orient puisse enfin laisser place à une paix durable dans la région.
