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Mathilde Panot accuse la France de détenir des « prisonniers politiques »

Mathilde Panot demande la libération de l'écrivain Boualem Sansal mais affirme aussi que la France détient des "prisonniers politiques" comme le leader indépendantiste kanak Christian Tein. Une sortie polémique qui illustre les divisions au sein de la Nupes...

L’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal par les autorités algériennes a suscité l’indignation en France. De nombreuses voix s’élèvent pour demander sa libération, y compris à gauche. Mais la sortie de Mathilde Panot, cheffe de file des députés Insoumis, a jeté un froid.

« La France aussi a des prisonniers politiques » selon Mathilde Panot

Interrogée sur FranceInfo, Mathilde Panot a certes demandé la « libération immédiate » de Boualem Sansal, estimant que « personne, encore moins un écrivain peut-être, ne doit être en prison et écroué du fait d’un délit d’opinion ». Mais dans la foulée, la députée Insoumise a affirmé :

Nous aussi, nous avons des prisonniers politiques. Je dis juste que chaque pays doit regarder et balayer devant sa porte.

Pour étayer ses propos, Mathilde Panot a cité le cas de Christian Tein, leader indépendantiste kanak actuellement détenu en métropole. Il est soupçonné d’avoir orchestré les violentes émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie l’été dernier, faisant 13 morts.

Christian Tein, « prisonnier politique » ?

Le militant indépendantiste, président du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS), est incarcéré depuis le 23 juin à la prison de Mulhouse-Lutterbach, à plus de 17 000 km de la Nouvelle-Calédonie. Une situation que dénonce Mathilde Panot, y voyant la preuve que la France aussi détiendrait des « prisonniers politiques ».

La députée Insoumise a fustigé « l’indignation à géométrie variable » de « l’extrême droite » sur le cas Boualem Sansal. Elle a appelé au « respect des droits humains partout », exigeant « qu’il n’y ait plus de prisonniers politiques que ce soit en Algérie, en France ou partout ailleurs ».

Une sortie polémique qui illustre les divisions de la Nupes

Les propos de Mathilde Panot ont fait réagir, y compris dans son propre camp. Ils témoignent des divisions persistantes au sein de la Nupes sur les questions régaliennes et internationales. Certains à gauche critiquent la position des Insoumis, jugée trop complaisante envers des régimes autoritaires hostiles à la France.

Cette polémique intervient alors que les relations entre Paris et Alger traversent une zone de turbulences, sur fond de controverse mémorielle. L’affaire Boualem Sansal cristallise ces tensions. L’écrivain est accusé par le pouvoir algérien d' »atteinte à la sûreté de l’État » pour avoir dénoncé la répression du Hirak et les dérives du régime.

Le gouvernement français mobilisé pour Boualem Sansal

De son côté, le gouvernement français multiplie les démarches pour obtenir la libération de Boualem Sansal, qui possède aussi la nationalité française. Le président Emmanuel Macron a fait part de son inquiétude et assuré suivre la situation « avec attention ».

L’État est mobilisé afin que Boualem Sansal soit libéré et puisse retrouver au plus tôt les siens en France.

Rachida Dati, ministre de la Culture

Mais l’attitude de LFI irrite en interne. Des voix s’élèvent pour dénoncer le « deux poids deux mesures » des Insoumis sur les atteintes aux libertés, prompts à critiquer la France mais plus prudents envers certains régimes étrangers. Un nouveau sujet de friction pour la gauche.

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