Lorsqu’on évoque la criminalité organisée, on pense souvent aux cartels sud-américains ou aux mafias italiennes. Pourtant, un phénomène inquiétant se développe actuellement en Suède : les gangs locaux recrutent massivement des enfants et des adolescents via les réseaux sociaux pour en faire de jeunes tueurs. Une tendance alarmante qui interroge sur les dérives de notre société et remet en question la prise en charge de la délinquance juvénile.
Des enfants de 11 ans recrutés comme tueurs à gage
Alors que la Suède est souvent vue comme un modèle de paix sociale, le pays est confronté ces dernières années à une vague de violence liée aux affrontements entre gangs rivaux. Selon un rapport d’enquête préliminaire de la police, les gangs exploitent désormais des mineurs, parfois à peine âgés de 11 ans, pour exécuter des contrats en échange de fortes sommes d’argent.
Les recruteurs ciblent ces jeunes via des messageries cryptées et les réseaux sociaux comme Instagram. Les échanges saisis par les enquêteurs montrent des adolescents en quête de sensations fortes et d’argent facile. « Frère, j’attends avec impatience mon premier corps », écrit ainsi un garçon de 11 ans à un homme de 19 ans qui lui propose 13 000 euros pour un meurtre.
Échapper à la justice grâce à une faille juridique
Pour orchestrer cette exploitation cynique, les chefs de gangs opèrent depuis l’étranger et ont recours à des intermédiaires pour enrôler des mineurs de moins de 15 ans, âge de la responsabilité pénale en Suède. Ils profitent ainsi d’un vide juridique, ces enfants ne pouvant être condamnés pénalement et étant seulement pris en charge par les services sociaux en cas d’arrestation.
Aujourd’hui, tout le monde veut devenir meurtrier. C’est incroyablement triste de voir que c’est ce à quoi les jeunes aspirent.
Viktor Grewe, ancien criminel âgé de 25 ans
L’influence délétère des « crimefluencers » sur les réseaux
Cette dérive est encouragée par l’émergence des « crimefluencers », ces influenceurs du crime qui glorifient la vie de gangster sur TikTok et autres plateformes. Au-delà d’afficher un mode de vie sulfureux, ils facilitent la mise en relation entre donneurs d’ordre et jeunes prêts à passer à l’acte, attirés par l’adrénaline, le sentiment d’appartenance et l’argent facile.
Les motivations des adolescents embrigadés sont multiples mais révèlent souvent un profond mal-être. Viktor Grewe, un ancien délinquant de 25 ans, témoigne : « Ces jeunes ne croient pas en leur avenir et sont persuadés qu’ils ne vivront pas au-delà de 25 ans. » Un désespoir dont s’emparent sans scrupule les réseaux criminels.
Enrayer l’engrenage criminel dès le plus jeune âge
Face à ce fléau, la police semble démunie, confrontée à des affaires qui n’en finissent pas. Le recours à de très jeunes exécutants complique la tâche des enquêteurs, l’exploitation d’enfants étant savamment orchestrée et compartimentée par les gangs.
Pour prévenir l’embrigadement des plus jeunes, des initiatives citoyennes voient le jour. À Örebro, des bénévoles sillonnent les quartiers sensibles pour alerter les adolescents. Mais endiguer cette spirale de violence nécessitera un investissement massif dans l’éducation, l’accompagnement social et des alternatives crédibles à la criminalité.
Cette dérive juvénile meurtrière est symptomatique d’une société en perte de repères, où les perspectives d’avenir semblent bouchées pour toute une frange de la jeunesse. Elle appelle une réponse globale alliant prévention, répression et réinsertion, pour éviter que la Suède ne sombre dans une guerre des gangs sans fin, dont les enfants seraient à la fois les victimes et les bourreaux.
Les motivations des adolescents embrigadés sont multiples mais révèlent souvent un profond mal-être. Viktor Grewe, un ancien délinquant de 25 ans, témoigne : « Ces jeunes ne croient pas en leur avenir et sont persuadés qu’ils ne vivront pas au-delà de 25 ans. » Un désespoir dont s’emparent sans scrupule les réseaux criminels.
Enrayer l’engrenage criminel dès le plus jeune âge
Face à ce fléau, la police semble démunie, confrontée à des affaires qui n’en finissent pas. Le recours à de très jeunes exécutants complique la tâche des enquêteurs, l’exploitation d’enfants étant savamment orchestrée et compartimentée par les gangs.
Pour prévenir l’embrigadement des plus jeunes, des initiatives citoyennes voient le jour. À Örebro, des bénévoles sillonnent les quartiers sensibles pour alerter les adolescents. Mais endiguer cette spirale de violence nécessitera un investissement massif dans l’éducation, l’accompagnement social et des alternatives crédibles à la criminalité.
Cette dérive juvénile meurtrière est symptomatique d’une société en perte de repères, où les perspectives d’avenir semblent bouchées pour toute une frange de la jeunesse. Elle appelle une réponse globale alliant prévention, répression et réinsertion, pour éviter que la Suède ne sombre dans une guerre des gangs sans fin, dont les enfants seraient à la fois les victimes et les bourreaux.