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Manifestation contre le candidat d’extrême droite en Roumanie

En Roumanie, des milliers de personnes se mobilisent contre la montée de l'extrême droite, suite à la qualification surprise du candidat nationaliste Calin Georgescu au second tour de la présidentielle. La jeunesse roumaine craint pour son avenir et...

En Roumanie, une vague de manifestations secoue le pays depuis plusieurs jours, alors que le candidat nationaliste et admirateur de Poutine Calin Georgescu s’est qualifié de manière inattendue au second tour de l’élection présidentielle. Mercredi soir, environ 2000 personnes, en majorité des jeunes, se sont rassemblées devant le siège du gouvernement à Bucarest pour clamer leur opposition à l’extrême droite.

La jeunesse roumaine inquiète pour son avenir européen

Sur la place de la Victoire, des slogans tels que « Plutôt mort que fasciste », « Pour l’Europe ! » ou « Je veux un avenir dans mon pays ! » s’affichaient sur les pancartes des manifestants. Beaucoup de jeunes Roumains redoutent qu’une victoire de Georgescu, 62 ans, ne remette en cause leur liberté de voyager et d’étudier au sein de l’Union européenne. Certains envisagent même de quitter le pays si le pire devait se produire.

Mes valises sont à moitié faites, car si ça ne finit pas bien je suis absolument certaine que j’émigrerai.

Bianca Munteanu, 25 ans, manifestante

La Roumanie, pays de 19 millions d’habitants membre de l’UE et de l’OTAN, avait jusqu’à présent résisté à la poussée des idées nationalistes observée chez certains de ses voisins comme la Hongrie. Mais la qualification surprise de Calin Georgescu, technocrate antivax et prorusse, a provoqué un véritable séisme politique.

Le rôle controversé des réseaux sociaux

Georgescu, qui prône l’arrêt de toute aide à l’Ukraine, a su séduire une partie de l’électorat grâce à une campagne virale sur TikTok ciblant notamment la jeunesse. Un procédé dénoncé par certains manifestants plus âgés :

Ce n’est pas normal lors d’une élection.

Sorin Vlad, 61 ans

Au second tour prévu le 8 décembre, le candidat d’extrême droite sera opposé à la centriste Elena Lasconi, 52 ans. Cette dernière, maire d’une petite ville, apparaît comme le dernier rempart contre le nationalisme pour de nombreux Roumains attachés aux valeurs démocratiques et européennes.

Un scrutin sous haute tension

Après l’éviction surprise du Premier ministre proeuropéen Marcel Ciolacu dès le premier tour, l’élection présidentielle roumaine s’annonce plus que jamais incertaine et indécise. Les prochaines semaines s’annoncent décisives, avec en toile de fond la question de la place de la Roumanie en Europe et de son positionnement face à la guerre en Ukraine. La mobilisation de la société civile, incarnée par ces manifestations spontanées, sera scrutée de près pour jauger la capacité de résistance face à la tentation nationaliste.

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