Les forces de police européennes viennent de porter un coup sévère au streaming illégal. Selon des sources proches de l’enquête, une vaste opération menée dans 9 pays de l’UE et au Royaume-Uni a permis de démanteler l’un des plus importants services de streaming pirate au monde. Cette plateforme, qui comptait plus de 22 millions d’utilisateurs, causait un manque à gagner estimé à 10 milliards d’euros pour les ayants droit. Retour sur les coulisses de ce coup de filet d’envergure.
Une opération policière paneuropéenne sans précédent
C’est une action coordonnée impressionnante qui a mobilisé les forces de police de 10 pays européens. Mardi dernier, plus de 100 perquisitions ont été menées simultanément, visant 102 suspects à travers l’Europe. L’objectif : mettre hors d’état de nuire un réseau tentaculaire de streaming illégal.
L’opération, chapeautée par Europol et Eurojust, les agences de coopération policière et judiciaire de l’UE, est le fruit d’une enquête de longue haleine. Les enquêteurs ont réussi à identifier les têtes pensantes de cette vaste organisation criminelle, très structurée et employant des techniques sophistiquées pour brouiller les pistes.
Au cœur d’un réseau tentaculaire
La plateforme de streaming illégal ciblée était d’une ampleur colossale. Avec plus de 22 millions d’utilisateurs à travers le monde, elle proposait un catalogue illimité de films, séries et chaînes de télévision piratées, dont plus de 2500 chaînes sportives très prisées.
Un véritable empire souterrain, générant des profits faramineux. Selon les estimations, le réseau engrangeait plus de 250 millions d’euros par mois de bénéfices illégaux. Un business juteux bâti sur une violation massive des droits d’auteurs, avec un préjudice total estimé à 10 milliards d’euros pour les ayants droit.
Un mode opératoire bien rodé
Pour échapper aux radars, les cerveaux de ce réseau usaient de techniques éprouvées. Selon nos informations, ils communiquaient via des services de messagerie cryptés et utilisaient de fausses identités pour louer des serveurs, s’abonner à des chaînes payantes ou enregistrer des moyens de paiement.
Un système complexe et cloisonné, qui a longtemps permis à l’organisation de prospérer dans l’ombre. Mais les enquêteurs ont fini par remonter patiemment les maillons de la chaîne, jusqu’à identifier les têtes pensantes de ce réseau tentaculaire.
Un coup de filet d’envergure
Mardi, l’étau s’est resserré lors d’une vague de perquisitions et d’interpellations simultanées dans 10 pays européens. Un coup de filet minutieusement préparé, qui a mobilisé d’importants moyens policiers.
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi du matériel informatique, des armes, de la drogue ainsi que d’importantes sommes d’argent, dont 1,6 million d’euros en cryptomonnaies. 11 suspects ont été arrêtés en Croatie, où étaient basés plusieurs serveurs névralgiques du réseau.
C’est un coup très dur porté à l’un des plus importants réseaux de streaming illégal au monde. Une opération complexe, qui démontre toute l’importance de la coopération policière européenne face à la cybercriminalité.
Une source proche de l’enquête.
D’autres délits suspectés
Mais l’enquête est loin d’être terminée. Selon Eurojust, en plus des violations massives des droits d’auteur, les suspects pourraient être impliqués dans d’autres délits :
- Blanchiment d’argent à grande échelle
- Divers cybercrimes liés à leurs activités illicites
- Trafic d’armes et de stupéfiants
Autant d’infractions qui vont donner lieu à de nouvelles investigations dans les mois à venir. Les enquêteurs vont désormais exploiter la masse de données et de matériel saisi pour tenter de démanteler l’ensemble de cette organisation tentaculaire.
Un signal fort face au streaming illégal
Au-delà de son ampleur, ce coup de filet envoie un message clair aux pirates du streaming. Malgré des techniques de plus en plus sophistiquées, les réseaux criminels ne sont pas à l’abri des forces de l’ordre.
Face à l’explosion du streaming illégal et du manque à gagner pour les industries créatives, les polices européennes ont fait de la lutte contre le piratage une priorité. Avec cette opération, elles démontrent leur détermination et leurs capacités d’action coordonnée face à ce fléau.
Une victoire importante, mais qui ne marque qu’une étape dans une lutte de longue haleine. Car pour endiguer durablement le streaming illégal, la réponse ne peut être uniquement répressive. Elle doit aussi passer par une sensibilisation des utilisateurs aux conséquences de ces pratiques et par le développement d’offres légales attractives. Un immense défi à l’heure de la mondialisation des contenus.