Dans un quartier en proie aux violences et au trafic de drogue, la médiathèque Marc-Bernard de Nîmes, pourtant rénovée il y a seulement 3 ans pour près d’un million d’euros, est vouée à une destruction prochaine. Un projet ambitieux ruiné par l’emprise des dealers, qui en avaient fait leur quartier général, poussant la mairie à fermer définitivement l’établissement en attendant sa démolition. Retour sur un échec cuisant des politiques de rénovation urbaine.
Une rénovation coûteuse réduite à néant
Inaugurée en grande pompe en septembre 2020 après 22 mois de travaux, la médiathèque Marc-Bernard avait bénéficié d’une réhabilitation complète à hauteur de 860 000 euros hors taxes, financée à 80% par des subventions de l’État et de l’Europe dans le cadre du Programme National de Renouvellement Urbain (PNRU). Un investissement conséquent pour offrir aux habitants du quartier Pissevin, l’un des plus sensibles de Nîmes, un équipement culturel moderne et accueillant. Las, à peine les portes rouvertes, l’établissement a rapidement été pris pour cible par les trafiquants de drogue, devenant le théâtre de tirs, squats et agressions en tous genres.
Le personnel pris en otage
Pour les 18 agents de la médiathèque, le quotidien est vite devenu un enfer. Menaces, intimidations, fouilles corporelles… Pris en étau entre les dealers qui avaient fait du lieu leur base arrière et une direction dépassée par les événements, ils ont fini par exercer leur droit de retrait le 24 mai 2023, jugeant les conditions de sécurité insuffisantes pour continuer à travailler. Un coup dur de plus pour cet établissement qui n’aura finalement été ouvert que par intermittence depuis sa rénovation.
Des délinquants s’adonnant en toute impunité au trafic de stupéfiants menacent au quotidien le personnel municipal de notre médiathèque.
La mairie de Nîmes
La destruction comme seule issue
Devant l’aggravation de la situation sécuritaire malgré les rondes de police, la municipalité a fini par jeter l’éponge début juin, annonçant la fermeture jusqu’à nouvel ordre de la médiathèque Marc-Bernard. Pis, la ville a décidé que le bâtiment serait finalement démoli d’ici 2027, dans le cadre d’un vaste programme de rénovation urbaine. Une décision radicale qui a suscité l’incompréhension des habitants et de certains élus locaux, pointant du doigt le gâchis de fonds publics et l’échec patent des pouvoirs publics à endiguer la violence des trafiquants de drogue.
On avait une belle médiathèque, rénovée il n’y a même pas trois ans, et maintenant ils veulent la détruire… C’est incompréhensible et tellement triste. Encore une fois, c’est nous qui trinquons.
Fatima, habitante du quartier
Des rénovations à 270 millions d’euros
Le sort de la médiathèque Marc-Bernard n’est que la partie émergée de l’iceberg dans ce quartier de Pissevin gangrené par les violences et les trafics en tous genres. Face à cette situation explosive, la municipalité a promis un plan de rénovation urbaine titanesque, chiffré à près de 270 millions d’euros, pour tenter de désenclaver et de pacifier le secteur d’ici 10 ans. Au programme : démolitions de barres d’immeubles vétustes, création d’espaces verts et d’équipements publics flambants neufs, mais aussi un important volet sécuritaire avec l’installation de caméras de vidéosurveillance.
Un projet XXL qui comporte son lot d’interrogations, beaucoup doutant de la capacité de la ville à mener à bien un tel chantier au vu des échecs passés. Quant aux habitants, nombre d’entre eux oscillent entre résignation et colère, craignant que ces rénovations à grands frais ne soient qu’un énième sparadrap sur une plaie béante. Le temps dira si la destruction de la médiathèque Marc-Bernard aura été le électrochoc tant attendu ou le dernier clou dans le cercueil d’un quartier à la dérive.
Devant l’aggravation de la situation sécuritaire malgré les rondes de police, la municipalité a fini par jeter l’éponge début juin, annonçant la fermeture jusqu’à nouvel ordre de la médiathèque Marc-Bernard. Pis, la ville a décidé que le bâtiment serait finalement démoli d’ici 2027, dans le cadre d’un vaste programme de rénovation urbaine. Une décision radicale qui a suscité l’incompréhension des habitants et de certains élus locaux, pointant du doigt le gâchis de fonds publics et l’échec patent des pouvoirs publics à endiguer la violence des trafiquants de drogue.
On avait une belle médiathèque, rénovée il n’y a même pas trois ans, et maintenant ils veulent la détruire… C’est incompréhensible et tellement triste. Encore une fois, c’est nous qui trinquons.
Fatima, habitante du quartier
Des rénovations à 270 millions d’euros
Le sort de la médiathèque Marc-Bernard n’est que la partie émergée de l’iceberg dans ce quartier de Pissevin gangrené par les violences et les trafics en tous genres. Face à cette situation explosive, la municipalité a promis un plan de rénovation urbaine titanesque, chiffré à près de 270 millions d’euros, pour tenter de désenclaver et de pacifier le secteur d’ici 10 ans. Au programme : démolitions de barres d’immeubles vétustes, création d’espaces verts et d’équipements publics flambants neufs, mais aussi un important volet sécuritaire avec l’installation de caméras de vidéosurveillance.
Un projet XXL qui comporte son lot d’interrogations, beaucoup doutant de la capacité de la ville à mener à bien un tel chantier au vu des échecs passés. Quant aux habitants, nombre d’entre eux oscillent entre résignation et colère, craignant que ces rénovations à grands frais ne soient qu’un énième sparadrap sur une plaie béante. Le temps dira si la destruction de la médiathèque Marc-Bernard aura été le électrochoc tant attendu ou le dernier clou dans le cercueil d’un quartier à la dérive.