Un drame conjugal a endeuillé la paisible commune de Voiron, en Isère, ce week-end. Une femme de 70 ans est soupçonnée d’avoir mortellement poignardé son mari de 66 ans lors d’une violente dispute. Mise en examen pour homicide volontaire sur conjoint, elle a été placée en détention provisoire.
Une altercation qui tourne au drame
Selon des sources proches de l’enquête, c’est la suspecte elle-même qui a donné l’alerte samedi vers 18h30, peu après les faits. Contactés par un voisin à qui elle venait de confesser son geste, les secours et la police sont intervenus au domicile du couple, mais n’ont pu que constater le décès de la victime, mortellement touchée par plusieurs coups de couteau.
D’après les premiers éléments, une violente dispute aurait éclaté entre les deux septuagénaires pour des raisons encore indéterminées. L’altercation aurait alors dégénéré, la mise en cause s’emparant d’une arme blanche pour frapper mortellement son époux. Les circonstances précises du drame restent cependant à éclaircir.
La suspecte en garde à vue
Interpellée sur place par les forces de l’ordre, la septuagénaire a été placée en garde à vue. L’enquête a été confiée aux policiers de la Sûreté départementale de l’Isère. Des investigations de voisinage et des relevés techniques et scientifiques ont été effectués au domicile du couple.
C’est un couple plutôt discret, on ne les entendait pas souvent se disputer. On est sous le choc.
Un voisin du couple
Après 48 heures de garde à vue, la mise en cause a été déférée ce mercredi devant un juge d’instruction. Mise en examen des chefs d’homicide volontaire par conjoint, elle a été placée en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.
Les violences conjugales, un fléau
Ce drame illustre une nouvelle fois l’ampleur des violences au sein des couples, qui ne connaissent pas de limite d’âge. En France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Un fléau contre lequel les associations et les pouvoirs publics tentent de lutter au quotidien.
- En 2021, 122 femmes sont décédées, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie (contre 102 en 2020).
- Dans 41% des cas, le passage à l’acte survient dans un contexte de séparation.
- 55% de ces crimes ont été perpétrés au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur.
Face à ces chiffres glaçants, la prévention et la répression des violences intrafamiliales restent une priorité. De nombreux dispositifs existent pour venir en aide aux victimes et prévenir ces drames, comme le 3919, numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences.
L’enquête se poursuit
Dans le cas du meurtre de Voiron, de nombreuses zones d’ombre demeurent. La suspecte n’était jusque-là pas connue des services de police et aucune plainte pour violences conjugales ne semble avoir été déposée par le passé au sein de ce couple.
L’enquête devra déterminer si des éléments précurseurs pouvaient laisser présager un tel déchaînement de violence. L’âge avancé des protagonistes interroge aussi sur d’éventuelles altérations psychiques ou cognitives ayant pu jouer un rôle dans le passage à l’acte.
Dans l’attente d’en savoir plus, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Grenoble. Selon des sources judiciaires, une expertise psychiatrique de la mise en examen pourrait être ordonnée dans les prochains jours. Les investigations se poursuivent pour tenter de faire toute la lumière sur ce drame qui a ému la commune et la région.