Le groupe pharmaceutique français Servier fait parler de lui ces derniers mois. Après avoir envisagé de céder sa filiale Biogaran, spécialisée dans les médicaments génériques, à un acteur indien, le laboratoire a finalement décidé de conserver cette entité stratégique au sein de son giron. Une décision forte qui témoigne de l’attachement de Servier à son ancrage hexagonal.
Servier Mise sur la Production Française de Médicaments Biologiques
Pour concrétiser cet engagement envers le territoire national, Servier vient d’inaugurer une nouvelle unité de production de lots cliniques à Gidy, dans le Loiret. Cet investissement conséquent, chiffré à 86 millions d’euros et soutenu par l’État à hauteur de 5 millions, devrait permettre la création de 60 emplois locaux supplémentaires.
Nous avons une infrastructure performante en France pour la production de médicaments chimiques. Il fallait aussi que nous soyons présents dans le domaine des médicaments biologiques.
Olivier Laureau, président du groupe Servier
Les médicaments biologiques, fabriqués à partir de cellules vivantes, représentent une part croissante des traitements vendus dans le monde, avec un chiffre d’affaires atteignant les 516 milliards d’euros. Ils constituent plus de 30% du marché pharmaceutique global. En investissant dans ce secteur porteur, Servier démontre sa volonté de renforcer ses capacités de recherche et développement sur le sol français.
Un Choix Stratégique pour l’Avenir du Groupe
La décision de conserver Biogaran et d’investir dans une nouvelle unité de production de biomédicaments s’inscrit dans la stratégie long terme de Servier. Le groupe entend ainsi consolider son positionnement sur le marché français et européen, tout en se donnant les moyens de conquérir de nouveaux marchés à l’international.
Cette orientation stratégique intervient après une période d’incertitude liée au projet avorté de cession de Biogaran. Toutefois, comme le souligne Olivier Laureau :
Cet épisode nous a permis de réaffirmer notre attachement à notre ancrage français et notre volonté de continuer à investir dans l’Hexagone.
Servier, Fleuron de l’Industrie Pharmaceutique Française
Avec près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et plus de 22 000 collaborateurs dans le monde, Servier fait figure de poids lourd de l’industrie pharmaceutique française. Le groupe, fondé en 1954, a bâti sa réussite sur une politique d’innovation constante et un ancrage territorial fort.
En conservant Biogaran dans son giron et en inaugurant une nouvelle unité de production en France, Servier envoie un signal fort quant à son engagement envers l’écosystème pharmaceutique national. Une décision saluée par les pouvoirs publics, qui y voient la confirmation du dynamisme et de l’attractivité de la filière.
Des Retombées Positives pour l’Emploi et la Recherche
Au-delà de l’impact symbolique, les choix de Servier auront des retombées concrètes en termes d’emploi et d’investissement dans la recherche et développement. Les 60 créations de postes annoncées sur le site de Gidy viendront renforcer l’expertise française dans le domaine des biomédicaments.
De plus, la nouvelle unité de production permettra à Servier de conduire davantage d’essais cliniques sur le territoire national. Une opportunité pour les patients français d’accéder à des traitements innovants, et pour les chercheurs de travailler sur des projets à la pointe de la science.
Un Modèle Inspirant pour d’Autres Entreprises
L’exemple de Servier pourrait faire des émules au sein de l’industrie pharmaceutique française. Dans un contexte de compétition internationale accrue, maintenir des capacités de production et de recherche sur le territoire national apparaît comme un enjeu stratégique majeur.
Si d’autres grands groupes emboîtent le pas de Servier, c’est toute la filière pharmaceutique française qui pourrait en sortir renforcée. Un scénario optimiste qui conforterait le rang de la France parmi les leaders mondiaux du secteur.
Vers de Nouveaux Investissements ?
Fort de cette dynamique positive, Servier pourrait être tenté de doubler la mise dans les années à venir. De nouveaux investissements dans l’appareil productif et les capacités de recherche françaises ne sont pas à exclure.
Le groupe a démontré par le passé sa capacité à se projeter sur le long terme et à prendre des décisions audacieuses. Nul doute que ses dirigeants sauront saisir les opportunités qui se présenteront pour conforter l’ancrage français de Servier et assurer son développement futur.
Une chose est sûre : en réaffirmant avec force son attachement au territoire national, Servier adresse un message positif à l’ensemble de l’écosystème pharmaceutique français. Un signal encourageant qui laisse augurer de belles perspectives pour ce fleuron de notre industrie.