Après trois semaines d’audiences intenses, le procès des assistants parlementaires du Rassemblement National (RN) s’est achevé ce mercredi 27 novembre au tribunal de Paris. Marine Le Pen et les 24 autres prévenus attendent désormais le verdict, qui sera rendu le 31 mars prochain à 10h.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale s’est montrée combative à l’issue du procès. Alors que le parquet a requis de lourdes peines à son encontre, dont 5 ans de prison et une peine d’inéligibilité, Marine Le Pen a assuré que ce procès « n’entre aucunement en considération » dans son action politique.
Un procès déconnecté des enjeux politiques ?
Pour la cheffe de file des députés RN, le timing de ce procès est particulièrement mal choisi. « Je suis contente que ce soit terminé, car il se passe des choses extrêmement importantes à l’Assemblée nationale, qui ont une influence directe sur la vie des Français », a-t-elle souligné, faisant référence aux débats houleux sur le budget 2025.
Malgré les accusations d’emplois fictifs qui pèsent sur elle et son parti, Marine Le Pen se dit déterminée à poursuivre son combat politique. Interrogée sur un éventuel vote d’une motion de censure contre le gouvernement sur le budget, elle a botté en touche, renvoyant au « rendez-vous dans quatre mois », date du délibéré.
Quelles conséquences pour l’avenir politique de Marine Le Pen ?
Si Marine Le Pen se veut rassurante, l’ombre d’une possible inéligibilité plane toutefois sur son avenir politique. Une condamnation pourrait fragiliser sa position de présidente de groupe à l’Assemblée et compliquer ses ambitions pour la présidentielle de 2027.
« J’ai toujours l’espoir que nous serons entendus. Maintenant rendez-vous dans 4 mois. »
Marine Le Pen, à l’issue du procès
D’après une source proche du RN, ce procès est vécu comme un « harcèlement judiciaire disproportionné » visant à déstabiliser le parti. Mais officiellement, Marine Le Pen se montre sereine, assurant que ce procès « ne change rien » à sa détermination.
Un procès symbolique pour la justice et la politique
Au-delà du cas de Marine Le Pen, ce procès met en lumière les relations tumultueuses entre justice et politique. Comme le souligne un expert judiciaire, « vouloir interdire d’élection la principale opposante du pays parce qu’elle a fait travailler des collaborateurs pour son mouvement relève moins de la justice que d’une dérive de celle-ci ».
Seul le verdict, très attendu, permettra de savoir si la justice aura réussi à maintenir son indépendance face aux pressions politiques dans ce dossier sensible. D’ici là, Marine Le Pen entend bien continuer son travail de présidente de groupe, avec en ligne de mire les débats budgétaires cruciaux et une potentielle censure du gouvernement.