En ce moment, les amateurs de café ont de quoi s’inquiéter. Les prix de l’arabica, leur variété préférée, s’envolent à des niveaux records. À New York, la livre a atteint la barre des 320,10 cents, du jamais vu depuis 1977 ! Si vous vous demandez pourquoi votre expresso vous coûte plus cher, regardez du côté du Brésil, le plus grand producteur mondial.
Le Brésil frappé par une sécheresse historique et des incendies dévastateurs
Cet été, le pays a été ravagé par des feux de forêt d’une ampleur sans précédent. De l’Amazonie au sud du pays, les flammes ont fait rage pendant des semaines, attisées par une sécheresse exceptionnelle. Selon les experts, le réchauffement climatique n’y serait pas étranger. Résultat, les plantations de café, fierté nationale, sont sérieusement ébranlées.
Des récoltes d’arabica compromises
Si les caféiers ont d’abord profité de pluies salvatrices en octobre, l’avenir s’annonce plus sombre. D’après Guilherme Morya, analyste chez Rabobank, la floraison exceptionnelle observée pourrait ne pas se concrétiser. En clair, pas de cerises, pas de grains de café. De quoi plomber les récoltes à venir.
Dans ce contexte d’incertitude, les agriculteurs choisissent de ne vendre que ce qui est nécessaire, limitant ainsi l’offre de café sur le marché local.
Guilherme Morya, analyste chez Rabobank
Le Vietnam, premier producteur de robusta, aussi touché
Mauvaise nouvelle pour les amateurs de café instantané et d’expresso, le robusta subit le même sort. Cette variété, produite majoritairement au Vietnam, s’échange actuellement à plus de 5200 dollars la tonne à Londres. Un prix stratosphérique, inédit depuis l’ouverture du contrat en 2008, voire depuis les années 1970 selon certaines sources.
Un cocktail de facteurs qui font flamber les cours
Au-delà de la météo capricieuse, d’autres ingrédients viennent corser la note. Perturbations du transport maritime en mer Rouge, taxes douanières américaines en hausse, futures régulations européennes sur la déforestation… Autant de raisons qui poussent les prix vers le haut et incitent les producteurs à la prudence.
Les consommateurs trinquent, les géants s’adaptent
Face à cette hausse inéluctable, les consommateurs risquent de devoir mettre la main au porte-monnaie. Selon John Plassard, analyste chez Mirabaud, l’impact sera visible dès début 2025, quand les entreprises renégocieront leurs contrats d’approvisionnement.
Il est clair et net que cela va avoir un impact important pour le consommateur.
John Plassard, analyste chez Mirabaud
Les mastodontes comme Nestlé, propriétaire de Nespresso et Starbucks, ont déjà pris les devants. Au menu : augmentation des prix et réduction des tailles des portions. Pas sûr que ça passe comme une lettre à la poste auprès des accros au café.
Des irréductibles prêts à payer le prix fort
Mais pour certains, pas question de se priver de leur dose quotidienne, quitte à se ruiner. C’est le cas de Nicky, une jeune professionnelle londonienne de 26 ans, qui reconnaît son addiction. Croiser les doigts pour que sa boisson favorite ne rejoigne pas le panier des produits de luxe !
Cap sur le « Home Made Coffee »
D’autres, comme Julie, 34 ans, envisagent sérieusement de se mettre au café maison. En achetant en gros et en préparant ses propres tasses, elle espère amortir le choc. Après le « Do It Yourself », place au « Drink It Yourself » ! Une tendance qui pourrait bien se généraliser si les cours continuent leur folle ascension.
Une chose est sûre, entre sécheresse, incendies et autres aléas, le petit noir risque de nous réserver encore bien des surprises. Les yeux rivés sur les cours, les amateurs retiennent leur souffle. Le réveil risque d’être brutal, avec ou sans caféine !