Imaginez un instant que votre médecin, celui en qui vous placez votre confiance pour votre santé, se fasse violemment agresser sur son lieu de travail. C’est malheureusement ce qu’a vécu un praticien de Seine-Saint-Denis, défiguré par un patient dans son cabinet médical de Drancy. Un événement choc qui met en lumière l’augmentation alarmante des violences envers les soignants.
La violence, nouveau fléau des cabinets médicaux
« En une seule année, j’ai été victime de plus d’agressions qu’en 26 ans, ce monde devient fou ». C’est par ces mots, postés sur les réseaux sociaux avec une photo de son visage tuméfié, qu’un médecin de Drancy a décidé de briser le silence. Il y a quelques jours, ce généraliste a été roué de coups et lacéré au visage par un patient mécontent, en plein cœur de son cabinet médical.
Malheureusement, cet acte d’une violence inouïe est loin d’être un cas isolé. Selon une enquête récente d’un syndicat de médecins, près de 60% des praticiens ont déjà été victimes d’agressions verbales ou physiques. Menaces, intimidations, dégradations, coups… Le quotidien de nombreux soignants est devenu un véritable calvaire, les laissant dans un état de stress et d’angoisse permanent.
Des conséquences dramatiques pour les patients
Au-delà du traumatisme subi par les médecins, c’est tout notre système de santé qui se trouve fragilisé par cette spirale de la violence. Face à l’insécurité grandissante, de nombreux praticiens choisissent de réduire leurs horaires, voire de fermer définitivement leur cabinet. Une situation critique alors que la France fait déjà face à une pénurie de médecins généralistes et à la multiplication des déserts médicaux.
« Si rien n’est fait, on va droit dans le mur. De plus en plus de confrères jettent l’éponge, épuisés par les conditions de travail et les agressions à répétition. C’est toute la prise en charge des patients qui est menacée. »
Un médecin généraliste de la région parisienne
L’urgence d’agir pour protéger les soignants
Face à ce constat alarmant, les syndicats de médecins tirent la sonnette d’alarme et appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures d’urgence. Parmi les pistes évoquées :
- Le renforcement des effectifs de police dans les quartiers les plus touchés
- La mise en place de caméras de surveillance et d’alarmes dans les cabinets médicaux
- Des formations pour aider les médecins à gérer les patients agressifs
- Un durcissement des sanctions contre les agresseurs de soignants
Mais au-delà des mesures sécuritaires, c’est toute une réflexion de société qui doit s’engager pour enrayer cette spirale de la violence. Revalorisation du rôle des médecins, lutte contre les inégalités d’accès aux soins, éducation au respect du personnel soignant… Les défis sont nombreux pour restaurer un climat de confiance et de sérénité, indispensable au bon fonctionnement de notre système de santé.
Mobilisation générale pour nos soignants
« Aujourd’hui, j’ai peur d’aller travailler. Peur pour mon intégrité physique, peur de ne pas pouvoir soigner correctement mes patients. Nous avons besoin d’aide, et vite. » Comme ce médecin agressé à Drancy, ils sont des milliers à attendre un sursaut des autorités et de la société toute entière. Car derrière chaque soignant menacé, c’est le droit fondamental de chacun à être soigné dans des conditions dignes et sereines qui est remis en cause.
Patients, citoyens, élus… Il est temps de se mobiliser aux côtés de ceux qui se battent chaque jour pour notre santé. Un défi majeur pour notre pays, qui doit absolument placer la protection de ses soignants au cœur de ses priorités. Car sans médecins en sécurité, il ne peut y avoir de patients bien soignés.
