Le rouble russe poursuit son inexorable descente. Mercredi, il a franchi un nouveau palier symbolique face au dollar américain, s’échangeant à plus de 110 roubles pour un billet vert. Du jamais vu depuis mars 2022, au début de l’offensive russe en Ukraine. Derrière cette dégringolade, une combinaison menaçante de facteurs géopolitiques et économiques.
Le rouble en chute libre, plombé par les tensions
Si le rouble a perdu plus de 30% face au dollar depuis début 2022, sa dépréciation s’est encore accélérée ces derniers jours. Deux facteurs semblent l’avoir précipitée :
- L’escalade des tensions russo-occidentales autour de l’Ukraine
- De nouvelles sanctions économiques décrétées par Washington
Ces éléments sapent la confiance des investisseurs dans la devise russe, qui n’avait plus atteint de tels niveaux de faiblesse depuis les premières semaines de la guerre en Ukraine. À l’époque, une pluie de sanctions occidentales avait déjà fait vaciller l’économie russe.
Un contexte géopolitique incertain
Si l’horizon géopolitique s’assombrit à nouveau, c’est notamment en raison de l’arrivée annoncée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain. Son imprévisibilité pourrait attiser les tensions déjà vives entre Moscou et les capitales occidentales.
Washington serre encore la vis des sanctions
Déjà lourdement sanctionnée, la Russie vient d’essuyer une nouvelle salve de mesures restrictives de la part des États-Unis. Washington a ciblé une cinquantaine de banques russes, dont certaines de taille moyenne soupçonnées de faciliter le contournement des sanctions.
Parmi elles, Gazprombank, le bras financier du géant gazier russe Gazprom, utilisé pour les règlements énergétiques avec les clients étrangers. Un coup dur pour le système bancaire russe.
Quelles conséquences pour l’économie russe ?
Si un rouble faible soutient mécaniquement la compétitivité-prix des exportations russes, il renchérit en revanche les produits importés. Un cercle vicieux inflationniste que redoutent les autorités.
D’autant qu’avant le déclenchement du conflit ukrainien début 2022, le rouble s’échangeait autour de 75-80 pour un dollar. Sa dégringolade actuelle risque donc de peser lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages russes et la santé des entreprises du pays.
Si les tensions géopolitiques venaient à perdurer et les sanctions occidentales à s’intensifier, le rouble pourrait s’enfoncer davantage dans la tourmente. Une épée de Damoclès qui pèse sur les perspectives de l’économie russe.
