C’est un tournant qui pourrait s’avérer décisif dans la course au titre de champion du Brésil. Mardi soir, sur la pelouse de l’Allianz Parque de São Paulo, Botafogo a frappé un grand coup en s’imposant 3-1 face à Palmeiras, son principal rival cette saison. Un succès crucial qui permet au club de Rio de Janeiro de reprendre la tête du classement, avec 3 points d’avance sur son adversaire du soir, à seulement deux journées de la fin du championnat.
Une victoire aux allures de tournant
Avant cette confrontation au sommet, Botafogo restait sur une série de trois matchs nuls consécutifs en championnat. Un coup de mou qui avait profité à Palmeiras, vainqueur de son côté de deux de ses trois dernières rencontres, pour prendre les commandes du classement. Mais les hommes de l’entraîneur Luís Castro ont su se remobiliser au meilleur moment pour infliger à Palmeiras sa première défaite à domicile de la saison en championnat.
Les buts de Tiquinho Soares (12e), Tchê Tchê (36e) et Jeffinho (90e+4) ont finalement eu raison de l’unique réalisation de Raphael Veiga (71e) côté pauliste. Trois points qui font un bien fou à Botafogo, désormais en pole position pour aller décrocher le troisième titre de champion de son histoire, 27 ans après le dernier.
Un effectif de qualité, articulé autour de quelques cadres
Si Botafogo réalise une saison aussi aboutie, il le doit en grande partie à la qualité de son effectif savamment composé autour de quelques cadres. On pense notamment à l’attaquant Tiquinho Soares, meilleur buteur de l’équipe avec 16 réalisations en championnat, mais aussi à l’expérimenté milieu uruguayen Nicolás de la Cruz, véritable chef d’orchestre du jeu carioca. Sans oublier l’apport en défense du vétéran Joël Carli, capitaine emblématique aux près de 300 matchs sous le maillot alvinegro.
Autour de ce noyau dur gravite une ribambelle de jeunes talents prometteurs, à l’image des milieux offensifs Gustavo Sauer (22 ans) et Matheus Nascimento (18 ans), ainsi que de la pépite de 17 ans Jeffinho, qui s’est offert son premier but en pro mardi soir pour sceller le succès des siens dans le temps additionnel. Un savant mélange d’expérience et d’insouciance qui semble porter ses fruits.
L’ambition de John Textor
Derrière ce renouveau botafoguense, un homme tire les ficelles : John Textor. L’entrepreneur américain a racheté 90% du club en mars dernier, avec l’objectif assumé de ramener Botafogo au sommet du football brésilien et continental. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa première saison à la tête du club s’avère plus que prometteuse, avec ce titre de champion qui se profile et une finale de Copa Libertadores à disputer samedi face à l’Atlético Mineiro.
Fin stratège, Textor a su s’entourer en nommant à des postes-clés des hommes de confiance, à l’image de l’entraîneur Luís Castro qu’il avait déjà fait venir lorsqu’il était actionnaire minoritaire de l’Olympique Lyonnais. L’Américain a également débloqué des fonds conséquents pour renforcer l’équipe, avec les recrutements cet été des expérimentés Marlon et Tchê Tchê notamment.
La fin de l’hégémonie pauliste ?
Si Botafogo venait à être sacré dans une dizaine de jours, ce serait un petit événement dans le football brésilien. Cela mettrait fin à quatre années de règne sans partage des clubs de l’État de São Paulo sur le championnat. Depuis 2018, le titre s’est en effet toujours disputé entre Palmeiras (2018, 2022), Flamengo (2019, 2020) et l’Atlético Mineiro (2021).
Ce serait extraordinaire pour le club, pour la ville de Rio, de renouer avec le titre de champion après toutes ces années. On a un groupe suffisamment armé et expérimenté pour aller au bout.
Luís Castro, entraîneur de Botafogo
Le dernier sacre d’une équipe de Rio de Janeiro remonte à 2012 et le 4e titre du Fluminense. Cela fait donc plus d’une décennie que le football carioca court après son passé glorieux. Un succès de Botafogo constituerait un symbole fort et sonnerait comme une renaissance, dans le sillage du renouveau instillé par John Textor.
La finale de Libertadores en ligne de mire
Avant cela, Botafogo a un autre défi de taille qui l’attend : la finale de la Copa Libertadores samedi face à l’Atlético Mineiro, tenant du titre, au mythique Maracana de Rio. Un match qui s’annonce électrique entre les deux meilleures équipes brésiliennes du moment. Vainqueur de la compétition en 1993, Botafogo rêve de rééditer cet exploit et ainsi réaliser un fabuleux doublé championnat-Libertadores, ce qu’aucun club brésilien n’a plus réussi depuis le Santos Pelé en 1963.
Une performance XXL qui viendrait couronner de la plus belle des manières cette saison 2023 de tous les records pour le club alvinegro. Et prouver que l’ambitieux pari de John Textor était le bon. Reste désormais à finir le travail. Encore deux finales à remporter pour Botafogo et ses supporters avant d’entrer dans la légende. Le plus dur est peut-être déjà fait.