L’annonce par le gouvernement français que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu bénéficierait d’une immunité diplomatique lors de son séjour en France, malgré le mandat d’arrêt international émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI), a suscité de vives réactions dans la classe politique.
« Une honte » selon Marine Tondelier
Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), a été l’une des premières à monter au créneau. Sur le réseau social X (anciennement Twitter), elle a vigoureusement dénoncé cette décision :
La France se plie une fois de plus aux exigences de Benyamin Netanyahou en le choisissant lui plutôt que la justice internationale.
– Marine Tondelier
Pour la cheffe de file des écologistes, il s’agit ni plus ni moins d’une « honte ». Elle estime que la France devrait respecter le mandat d’arrêt de la CPI plutôt que d’accorder une immunité au dirigeant israélien.
Le gouvernement invoque le droit international
Face à ces critiques, le ministère français des Affaires étrangères a justifié sa position en se référant au droit international. Selon un porte-parole du Quai d’Orsay, les « immunités des États non parties à la CPI », comme c’est le cas d’Israël, sont prévues par les textes qui régissent les relations entre États.
Une explication qui ne convainc guère les détracteurs de cette décision, lesquels y voient davantage un choix politique qu’une obligation juridique. D’après certains observateurs, Paris cherche ainsi à ménager ses relations avec l’État hébreu, au risque d’affaiblir l’autorité de la CPI.
La CPI confrontée aux limites de son pouvoir
Plus largement, cette affaire met en lumière les limites auxquelles se heurte la Cour pénale internationale lorsqu’elle tente de s’attaquer à des dirigeants en exercice. Sans la coopération des États, ses mandats d’arrêt restent trop souvent lettre morte.
Dans le cas présent, le refus de la France d’arrêter Benyamin Netanyahu illustre la difficulté pour la CPI de faire prévaloir le respect du droit international face aux enjeux géopolitiques et aux pressions diplomatiques.
Une visite controversée
Le séjour du Premier ministre israélien en France s’annonce donc sous le signe de la controverse. Si son immunité le met à l’abri d’une arrestation, elle ne le prémunit pas contre les critiques de ceux qui estiment que la justice internationale ne devrait souffrir aucune entrave.
Un débat qui promet d’être animé et qui ne manquera pas de susciter de nombreuses réactions, tant de la part de la classe politique que de la société civile. Reste à savoir si la position française évoluera ou si elle s’en tiendra à cette ligne de défense des immunités diplomatiques, fût-ce au prix d’un certain discrédit de la CPI.