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Des Rebelles Yéménites Houthis Recrutés Par La Russie En Ukraine

Une ONG suisse révèle que la Russie recrute des combattants Houthis du Yémen pour les envoyer sur le front ukrainien. Des contrats passés via une société liée au trafic d'armes, mettant en lumière les liens étroits entre Moscou et ces rebelles. Quelles implications pour le conflit ?

Une enquête menée par l’ONG suisse Inpact vient de lever le voile sur un recrutement pour le moins surprenant. Selon leurs révélations, des combattants Houthis yéménites auraient été envoyés par la Russie combattre sur le front ukrainien. Un recrutement qui passe par une société basée à Oman, liée à un parlementaire yéménite pro-Houthis et impliquée dans un trafic d’armes entre Moscou et les rebelles.

Un réseau de recrutement russo-yéménite

D’après Lou Osborn, responsable chez Inpact, ce serait une société installée au sultanat d’Oman qui servirait d’intermédiaire pour faire transiter les combattants vers la Russie puis l’Ukraine. Cette entreprise est dirigée par Abdul-Wali Abdo Hassan Al-Jabri, un député yéménite proche des Houthis. « Il est impliqué dans le commerce d’armes entre la Russie et les Houthis », affirme Lou Osborn à l’AFP. Une information corroborée par une enquête du Financial Times parue le week-end dernier.

Ces révélations mettent en lumière les liens étroits qui existent entre la Russie et les rebelles Houthis. Moscou et les insurgés partagent en effet une inimitié commune vis-à-vis de Washington. En janvier dernier, une délégation officielle houthie s’était même rendue à Moscou pour discuter, selon leurs dires, de « la nécessité d’intensifier les efforts pour faire pression sur les États-Unis et Israël ». Une proximité qui semble aujourd’hui se matérialiser sur le terrain ukrainien.

Un recrutement dans la précarité

Selon les informations recueillies par l’ONG, certains de ces combattants seraient recrutés directement en Jordanie, alors qu’ils travaillent dans des restaurants. Sans véritable expérience militaire, ils se voient promettre 10 000 dollars au départ puis 2 500 dollars par mois. Mais une fois sur place, la réalité est tout autre. Pris en charge par l’armée russe, ils ne toucheraient finalement que 260 dollars mensuels. Un maigre pécule qui pousserait certains à s’engager malgré tout, par nécessité économique dans un Yémen dévasté par des années de guerre civile.

On leur promet 10.000 dollars au départ puis 2.500 dollars par mois. Mais quand ils arrivent, ils sont accueillis par l’armée russe et sont payés 260 dollars par mois.

Lou Osborn, responsable de l’ONG Inpact

Le Yémen, un terrain de jeu pour les grandes puissances

Ces révélations interviennent alors que le Yémen est le théâtre depuis plus de 10 ans d’une guerre civile opposant le gouvernement, soutenu par une coalition menée par l’Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, appuyés par l’Iran. Un conflit qui a fait du pays l’un des plus pauvres au monde et qui a vu l’implication croissante de puissances étrangères, transformant le Yémen en une sorte d’échiquier géopolitique.

En septembre dernier, les États-Unis avaient déjà accusé la Russie de discuter de transferts d’armes avec les Houthis. Et à travers leur soutien au gouvernement yéménite, Washington et Moscou s’affrontent par procuration. L’envoi de combattants yéménites en Ukraine apparaît donc comme une nouvelle étape dans cette lutte d’influence, le Yémen servant de réservoir à mercenaires.

L’implication des Houthis dans des attaques de navires

Parallèlement à leur engagement sur le front ukrainien, les Houthis sont également accusés de mener des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge. Ils ciblent les bateaux qu’ils estiment liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni, justifiant leurs actes par une « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza. Depuis un an, ils perturbent ainsi le commerce international dans cette zone stratégique, ajoutant encore à l’instabilité régionale.

Ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Un jeu d’alliances complexe entre Moscou, Téhéran et les Houthis

En arrière-plan de cette implication des Houthis en Ukraine se dessine un jeu d’alliances complexe entre Moscou, Téhéran et les rebelles yéménites. La Russie et l’Iran, unis dans leur opposition à Washington, se sont considérablement rapprochés ces derniers mois. Et l’Iran est le principal soutien des Houthis dans leur lutte contre le gouvernement yéménite et ses alliés saoudiens et émiratis.

En envoyant des combattants Houthis sur le front ukrainien, Moscou s’appuierait donc sur son allié iranien et affaiblirait dans le même temps la coalition anti-Houthis au Yémen. Une manière pour la Russie de défendre ses intérêts tant en Europe qu’au Moyen-Orient, en instrumentalisant un conflit qui déchire le Yémen depuis plus d’une décennie.

Si les autorités russes, iraniennes et houthies démentent officiellement ces informations, cette enquête de l’ONG Inpact lève le voile sur une facette méconnue et troublante de la guerre en Ukraine. Elle montre comment ce conflit, en apparence localisé, s’insère en réalité dans un écheveau géopolitique bien plus vaste, où s’entremêlent les crises du Moyen-Orient et les rivalités entre grandes puissances.

Ces révélations mettent en lumière les liens étroits qui existent entre la Russie et les rebelles Houthis. Moscou et les insurgés partagent en effet une inimitié commune vis-à-vis de Washington. En janvier dernier, une délégation officielle houthie s’était même rendue à Moscou pour discuter, selon leurs dires, de « la nécessité d’intensifier les efforts pour faire pression sur les États-Unis et Israël ». Une proximité qui semble aujourd’hui se matérialiser sur le terrain ukrainien.

Un recrutement dans la précarité

Selon les informations recueillies par l’ONG, certains de ces combattants seraient recrutés directement en Jordanie, alors qu’ils travaillent dans des restaurants. Sans véritable expérience militaire, ils se voient promettre 10 000 dollars au départ puis 2 500 dollars par mois. Mais une fois sur place, la réalité est tout autre. Pris en charge par l’armée russe, ils ne toucheraient finalement que 260 dollars mensuels. Un maigre pécule qui pousserait certains à s’engager malgré tout, par nécessité économique dans un Yémen dévasté par des années de guerre civile.

On leur promet 10.000 dollars au départ puis 2.500 dollars par mois. Mais quand ils arrivent, ils sont accueillis par l’armée russe et sont payés 260 dollars par mois.

Lou Osborn, responsable de l’ONG Inpact

Le Yémen, un terrain de jeu pour les grandes puissances

Ces révélations interviennent alors que le Yémen est le théâtre depuis plus de 10 ans d’une guerre civile opposant le gouvernement, soutenu par une coalition menée par l’Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, appuyés par l’Iran. Un conflit qui a fait du pays l’un des plus pauvres au monde et qui a vu l’implication croissante de puissances étrangères, transformant le Yémen en une sorte d’échiquier géopolitique.

En septembre dernier, les États-Unis avaient déjà accusé la Russie de discuter de transferts d’armes avec les Houthis. Et à travers leur soutien au gouvernement yéménite, Washington et Moscou s’affrontent par procuration. L’envoi de combattants yéménites en Ukraine apparaît donc comme une nouvelle étape dans cette lutte d’influence, le Yémen servant de réservoir à mercenaires.

L’implication des Houthis dans des attaques de navires

Parallèlement à leur engagement sur le front ukrainien, les Houthis sont également accusés de mener des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge. Ils ciblent les bateaux qu’ils estiment liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni, justifiant leurs actes par une « solidarité » avec les Palestiniens de Gaza. Depuis un an, ils perturbent ainsi le commerce international dans cette zone stratégique, ajoutant encore à l’instabilité régionale.

Ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, dans le contexte de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Un jeu d’alliances complexe entre Moscou, Téhéran et les Houthis

En arrière-plan de cette implication des Houthis en Ukraine se dessine un jeu d’alliances complexe entre Moscou, Téhéran et les rebelles yéménites. La Russie et l’Iran, unis dans leur opposition à Washington, se sont considérablement rapprochés ces derniers mois. Et l’Iran est le principal soutien des Houthis dans leur lutte contre le gouvernement yéménite et ses alliés saoudiens et émiratis.

En envoyant des combattants Houthis sur le front ukrainien, Moscou s’appuierait donc sur son allié iranien et affaiblirait dans le même temps la coalition anti-Houthis au Yémen. Une manière pour la Russie de défendre ses intérêts tant en Europe qu’au Moyen-Orient, en instrumentalisant un conflit qui déchire le Yémen depuis plus d’une décennie.

Si les autorités russes, iraniennes et houthies démentent officiellement ces informations, cette enquête de l’ONG Inpact lève le voile sur une facette méconnue et troublante de la guerre en Ukraine. Elle montre comment ce conflit, en apparence localisé, s’insère en réalité dans un écheveau géopolitique bien plus vaste, où s’entremêlent les crises du Moyen-Orient et les rivalités entre grandes puissances.

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