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Inondations en Espagne : Le gouvernement défend sa gestion

Malgré les critiques, Pedro Sánchez défend la gestion des inondations meurtrières par son gouvernement. L'opposition accusée de polariser l'opinion alors que...

Les inondations historiques fin octobre dans le sud-est de l’Espagne, les plus graves depuis des décennies, continuent de faire des remous au niveau politique. Devant les députés, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a vigoureusement défendu mercredi l’action de son gouvernement face à cette catastrophe qui a fait 229 morts et des dégâts colossaux.

« La question est de savoir si le gouvernement espagnol a assumé ses responsabilités et la réponse est oui. Il l’a fait dès le début, et continuera à le faire aussi longtemps que nécessaire », a martelé le dirigeant, assurant que l’exécutif avait fait « ce qu’il devait faire ». Il a dans le même temps accusé ses détracteurs de « polariser » l’opinion et « d’alimenter la méfiance à l’égard des institutions » depuis le drame.

Un ping-pong de responsabilités

Depuis la tragédie, le gouvernement central et l’exécutif régional de Valence, dirigé par le Parti Populaire (PP, droite), se rejettent la responsabilité des défaillances dans la gestion des inondations. Des attaques qui ont tendu encore un peu plus le climat politique espagnol, déjà très polarisé.

En Espagne, pays très décentralisé, ce sont en effet les régions qui sont en première ligne face aux catastrophes naturelles. L’État central émet les alertes via son agence météorologique et peut mobiliser des moyens supplémentaires en cas d’urgence extrême.

Valence reconnaît des « erreurs »

Mi-novembre, le président de la région de Valence Carlos Mazón, très critiqué pour sa gestion jugée chaotique, avait dû s’expliquer. Reconnaissant des « erreurs » et présentant ses « excuses » aux sinistrés, il avait toutefois aussi pointé du doigt l’État central. Selon lui, l’agence météo nationale avait déclenché « à 36 reprises » l’alerte rouge ces 10 dernières années « sans qu’aucune d’entre elles ne soit suivie d’inondations brutales ».

Je demande que l’on n’induise pas les gens en erreur : si vous voulez trouver des coupables, cherchez-les, faites-le, mais ne pointez pas du doigt les services publics qui ont fait leur devoir.

Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol

Un troisième plan d’aides

Mercredi, Pedro Sánchez a balayé cette critique. Pour lui, le « système » n’a pas failli mais « certaines personnes très haut placées » n’ont pas « assumé leurs responsabilités » ou les ont « tout simplement ignorées ». Une référence à peine voilée au président valencien.

Le chef du gouvernement s’est en revanche dit « totalement ouvert » à une commission d’enquête parlementaire sur ce drame, jugeant cependant que le moment n’était « pas encore venu ». La priorité est ailleurs selon lui, alors qu’une nouvelle manifestation est prévue samedi dans la région de Valence, où la colère est grande chez les sinistrés et les entreprises durement touchées.

Pour y répondre, Pedro Sánchez a annoncé un troisième plan d’aides de près de 2,3 milliards d’euros, comprenant 60 mesures pour « accélérer le retour à la normale ». Avec les enveloppes précédentes, l’effort financier de l’État atteindra 16,6 milliards d’euros.

La droite critique Sánchez

Cette nouvelle passe d’armes a suscité l’ire du patron du PP Alberto Núñez Feijóo. « Vous devriez être le premier à vous excuser, mais ce que vous êtes venu dire, c’est que tout avait été bien fait », a-t-il fustigé, accusant le Premier ministre de se défausser sur les autorités locales.

Près d’un mois après, les plaies des inondations meurtrières sont encore loin d’être refermées en Espagne. Entre accusations croisées et colère des sinistrés, la politique s’est invitée dans la gestion de l’après-catastrophe. Pedro Sánchez, lui, assure que son gouvernement restera mobilisé « aussi longtemps que nécessaire. »

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