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Accord LR-Sénateurs : Retrait des 7h de travail gratuit

Rebondissement dans le projet de loi de finances : les Républicains et les sénateurs LR s'accordent pour retirer la mesure controversée des 7 heures de travail "gratuites". Un compromis qui soulage les salariés mais interroge sur le financement de la Sécurité sociale. Décryptage.

C’est un revirement de situation qui ne manquera pas de faire réagir. Alors que le Sénat avait voté un amendement instaurant 7 heures de travail annuelles non rémunérées pour tous les salariés, les Républicains et les sénateurs LR sont finalement parvenus à un accord pour retirer cette mesure controversée du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS).

7 heures de « contribution de solidarité » qui ne passent pas

L’amendement voté au Sénat avait pour objectif d’instaurer 7 heures de travail supplémentaires non payées pour les salariés du public et du privé. Une mesure inspirée de la journée de solidarité mise en place en 2004 et qui rapporte chaque année 2,5 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Face au déficit grandissant, les sénateurs espéraient ainsi faire contribuer tous les actifs.

Mais cette « contribution de solidarité » a immédiatement suscité un tollé, notamment à gauche. Le député LFI François Ruffin n’a pas hésité à dénoncer « un scandale ». Même le gouvernement s’est montré réticent, le Premier ministre se disant « réservé » sur une application immédiate, par « attachement au dialogue social ».

Laurent Wauquiez annonce le retrait de la mesure

Face à la bronca, le président des Républicains Laurent Wauquiez a finalement annoncé mardi soir être parvenu à un accord avec les sénateurs LR pour retirer les 7 heures de travail gratuit du projet de loi. Une décision motivée par le contexte économique actuel :

Dans la période actuelle on ne peut pas demander d’efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent et paient déjà beaucoup de charges et d’impôts.

Laurent Wauquiez

L’amendement devrait donc être retiré lors de la commission mixte paritaire qui se réunit ce mercredi pour tenter de s’accorder sur une version finale du texte.

Un manque à gagner pour la Sécurité sociale

Si ce revirement est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des salariés, il interroge sur les solutions pour combler le déficit abyssal de la Sécurité sociale. Avec une population vieillissante et des dépenses de santé en hausse constante, les caisses de l’assurance maladie sont dans le rouge.

D’autres pistes devront donc être explorées pour trouver de nouvelles recettes, comme une hausse des cotisations ou une baisse des dépenses. Des sujets politiquement sensibles qui promettent encore de vifs débats dans les prochaines semaines.

La difficile équation du « travailler plus »

Cet épisode illustre la difficulté de réformer notre modèle social et la complexité du slogan présidentiel : « travailler plus pour produire plus ». Si le gouvernement veut encourager l’activité, il se heurte à une forte résistance dès qu’il est question de toucher au temps de travail ou aux acquis sociaux.

Un équilibre délicat entre compétitivité des entreprises, financement de notre système de protection sociale et préservation du pouvoir d’achat. Le tout sur fond de ralentissement économique et d’inflation. Pas simple d’avancer sur ce chemin étroit.

Le retrait de cette mesure est donc un répit pour les salariés. Mais il faudra bien, tôt ou tard, trouver des solutions pérennes pour assurer la survie de notre modèle social. Un chantier de taille pour le gouvernement et les partenaires sociaux dans les mois à venir.

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