Qui aurait cru, il y a quelques mois à peine, que les Rockets de Houston seraient capables d’un tel exploit ? Après des années d’errance dans les tréfonds de la conférence Ouest, les voilà qui renouent avec la victoire. Et de quelle manière ! C’est face aux redoutables Timberwolves du Minnesota que les hommes de Stephen Silas sont allés chercher un succès aussi précieux qu’inattendu.
Le génie turc à l’œuvre
Au cœur de ce renouveau, un homme se démarque tout particulièrement : Alperen Sengun. Le jeune pivot turc, arrivé en NBA il y a deux ans dans une relative discrétion, s’affirme aujourd’hui comme l’un des intérieurs les plus prometteurs de sa génération. Face aux Wolves, il a livré une prestation XXL avec 22 points, 10 rebonds, 11 passes décisives et 3 contres. Une ligne de stats digne des plus grands.
Sengun impose sa loi dans la raquette avec une autorité surprenante pour son jeune âge. Scoreur, rebondeur, passeur, il est partout. Son sens du jeu et sa vision du terrain font merveille. Il n’hésite pas à prendre ses responsabilités dans les moments chauds, à l’image de ce hook shot inscrit dans le money time alors que Houston était au bord de la rupture.
L’apport décisif de Fred Vanvleet
Si la performance de Sengun force le respect, il serait injuste de ne pas souligner l’apport de Fred Vanvleet. Le meneur vétéran, arrivé du Canada cet été, a été le métronome de cette équipe des Rockets. Auteur de 27 points et 11 passes décisives, il a parfaitement orchestré le jeu de son équipe, trouvant toujours le bon tempo, le bon shoot ou la bonne passe au bon moment.
On a fait un grand match collectivement. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice. C’est une victoire d’équipe.
Fred Vanvleet, meneur des Rockets
Au-delà de ses stats, c’est son leadership et son expérience qui font la différence. Il guide ses jeunes coéquipiers avec bienveillance et exigence. Son arrivée en provenance des Raptors de Toronto est assurément l’un des événements majeurs de l’intersaison à Houston.
Une victoire au forceps
Malgré la performance XXL du duo Sengun-Vanvleet, les Rockets ont dû batailler ferme pour l’emporter face à des Wolves accrocheurs. Menés de 11 points à la pause, les Texans ont dû s’employer pour refaire leur retard et arracher la prolongation. Il aura fallu un tir primé au buzzer d’Amen Thompson pour envoyer les deux équipes en overtime.
Dans cette prolongation, les Rockets ont fait parler leur talent et leur envie. Portés par un public en fusion au Toyota Center, ils ont fait la différence grâce à un 12-2 dévastateur dans les deux dernières minutes. Une performance défensive de haute volée qui a étouffé les velléités offensives de Minnesota.
Un avenir qui s’éclaircit à Houston
Cette victoire, aussi étriquée soit-elle, pourrait bien marquer un tournant pour la franchise texane. Après des années de disette, d’échecs au recrutement et de choix de draft ratés, les Rockets semblent enfin avoir trouvé un groupe prometteur, talentueux et concerné.
Bien sûr, il est encore trop tôt pour crier au renouveau. Houston reste sur quatre saisons calamiteuses et personne n’a oublié les désillusions successives. Mais les signes avant-coureurs sont là. La mayonnaise semble prendre entre les jeunes talents comme Sengun, Green ou Smith et les vétérans tels que Vanvleet ou Dillon Brooks.
On commence à trouver nos marques, nos automatismes. On sent qu’il y a un vrai potentiel dans ce groupe. À nous de continuer à bosser pour l’exploiter au mieux.
Stephen Silas, coach des Rockets
Le chemin est encore long et semé d’embûches, mais les Rockets semblent enfin avoir trouvé la bonne direction. Celle d’un basket collectif, intense et tourné vers la victoire. Reste à confirmer sur la durée, mais l’espoir renaît à Houston. Et c’est déjà beaucoup pour une franchise qui en a cruellement manqué ces derniers temps.