Le géant américain Coca-Cola se retrouve dans la tourmente après une plainte déposée par l’ONG France Nature Environnement l’accusant de « greenwashing » durant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Au cœur du litige : l’utilisation massive de bouteilles en plastique malgré un engagement « zéro déchets » mis en avant par la marque. Cette affaire soulève des questions sur la sincérité de la démarche écologique de Coca-Cola et plus largement, sur la responsabilité environnementale des grandes entreprises lors d’événements internationaux.
Un double discours pointé du doigt
Selon les détails révélés par France Nature Environnement, Coca-Cola aurait eu recours à une « chorégraphie rodée » consistant à verser le contenu de bouteilles en plastique dans des gobelets, donnant ainsi l’illusion aux consommateurs d’utiliser un contenant écologique. Les bouteilles étaient ensuite jetées à l’abri des regards. Une pratique en totale contradiction avec les déclarations du patron de Coca-Cola France en avril dernier, affirmant viser « zéro déchets » pendant les Jeux Olympiques.
Des justifications peu convaincantes
Face aux critiques, Coca-Cola a tenté de se justifier en évoquant des contraintes techniques et logistiques sur certains sites olympiques, nécessitant l’utilisation de bouteilles en plastique pour garantir « les meilleures conditions de sécurité et de qualité alimentaire ». L’entreprise a assuré que ces bouteilles seraient triées et recyclées, un argument jugé insuffisant par les défenseurs de l’environnement.
Le plastique a un impact environnemental dès sa production.
Axèle Gibert, responsable gestion des déchets chez FNE
Un enjeu au cœur des négociations internationales
Cette polémique intervient alors que des représentants de 178 pays sont réunis à Busan en Corée du Sud pour plancher sur un traité international visant à éliminer la pollution plastique. Mais les débats s’annoncent tendus, certains grands producteurs de pétrole s’opposant farouchement à tout objectif chiffré de réduction de la production de plastique. La pression monte sur les multinationales pour qu’elles revoient en profondeur leurs pratiques.
Coca-Cola, symbole d’un « greenwashing » généralisé ?
Au-delà du cas Coca-Cola, cette affaire met en lumière les dérives du « greenwashing » ou éco-blanchiment, cette tendance des entreprises à verdir leur image à coup de promesses environnementales souvent peu suivies d’effets. Un phénomène d’autant plus problématique dans le contexte d’événements à forte visibilité comme les Jeux Olympiques, susceptibles d’influencer les comportements de millions de personnes.
- Multiplication des initiatives « vertes » sans réel changement des pratiques
- Utilisation abusive d’arguments et labels écologiques trompeurs
- Manque de transparence et d’évaluation indépendante des engagements
Vers une prise de conscience des consommateurs ?
Si la plainte de France Nature Environnement aboutit, Coca-Cola pourrait être sanctionné pour pratiques commerciales trompeuses. Mais au-delà des aspects juridiques, c’est bien la confiance des consommateurs qui est en jeu. De plus en plus sensibles aux enjeux écologiques, ces derniers attendent des marques qu’elles assument pleinement leurs responsabilités et fassent preuve de cohérence entre leurs discours et leurs actes. La pression citoyenne pourrait bien être le meilleur rempart contre le « greenwashing ».
Face à ces défis, la tenue de « Jeux Olympiques durables » en 2024 reste un pari ambitieux. Cela nécessitera une mobilisation sans précédent de toutes les parties prenantes – sportifs, organisateurs, sponsors, pouvoirs publics – pour faire de cet événement planétaire un modèle de sobriété et de respect de l’environnement. L’affaire Coca-Cola montre que la route est encore longue, mais que les consciences s’éveillent. Espérons que Paris 2024 marque un véritable tournant vers un sport et une société plus responsables.
