Alors que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur suscite une vive polémique en France, l’ancien directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy vient bousculer le débat. Selon lui, loin d’être une menace, cet accord serait en réalité « un accord correct pour l’agriculture française ». Une prise de position à contre-courant qui mérite qu’on s’y attarde.
Un accord globalement positif pour l’Europe et la France ?
Négocié depuis plus de 20 ans, le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) a été massivement rejeté mardi à l’Assemblée nationale française lors d’un vote symbolique. Pourtant, pour Pascal Lamy, qui a dirigé l’OMC de 2005 à 2013, « c’est plutôt un bon accord pour les Européens et même un accord correct pour l’agriculture française ». Une analyse à rebours des craintes exprimées par une partie du monde agricole hexagonal.
Des filières gagnantes
L’ancien commissaire européen au commerce estime ainsi que des secteurs clés de l’agriculture française comme les vins, les spiritueux ou encore les fromages ont beaucoup à gagner de cet accord ouvrant les marchés sud-américains. Des débouchés prometteurs pour ces fleurons du savoir-faire français.
Le dossier sensible de la viande bovine
Pascal Lamy concède toutefois qu’il demeure « un problème » concernant la filière bovine. Les éleveurs français craignent en effet une concurrence jugée déloyale de la part des importations sud-américaines. Un point de crispation majeur qui explique l’hostilité d’une partie de la profession.
Les enjeux géopolitiques en toile de fond
Au-delà des stricts intérêts économiques, Pascal Lamy souligne aussi la dimension géostratégique de l’accord. « Il ne faut pas laisser les Chinois occuper complètement l’Amérique latine », prévient-il, pointant les appétits de Pékin dans cette région du monde. Un argument de poids dans un contexte de rivalités internationales exacerbées.
La position de la France peut-elle faire échouer l’accord ?
Si la France, comme d’autres pays européens tels que la Pologne, s’oppose à l’accord, Pascal Lamy s’interroge sur sa capacité à rassembler une minorité de blocage suffisante à Bruxelles pour empêcher son entrée en vigueur. L’ex-patron de l’OMC estime ainsi que les réticences polonaises, davantage liées au contexte ukrainien, pourraient s’estomper.
Pas de guerre commerciale en vue
Concernant les menaces de hausses de droits de douane brandies par l’ex-président américain Donald Trump contre la Chine, le Mexique ou le Canada, Pascal Lamy se montre plutôt rassurant. Il ne croit « pas beaucoup » à leur mise en œuvre, comptant sur la pression de Wall Street pour tempérer les ardeurs protectionnistes. Et même si ces barrières venaient à être érigées, leur impact resterait limité « pour peu que les membres de l’OMC se comportent conformément à leurs engagements ».
L’intervention de Pascal Lamy vient apporter un éclairage nouveau sur ce dossier brûlant de l’accord UE-Mercosur. Si son optimisme sur les retombées pour l’agriculture française ne fait pas l’unanimité, son analyse a le mérite de dépasser les postures et d’élargir le débat. Entre enjeux économiques, craintes sectorielles et considérations géopolitiques, ce projet d’accord déchaîne en tout cas les passions. Une chose est sûre, le dernier mot reviendra in fine à Bruxelles, où se joue une délicate partie diplomatique aux ramifications multiples. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir des relations commerciales entre l’Europe et l’Amérique latine.
Au-delà des stricts intérêts économiques, Pascal Lamy souligne aussi la dimension géostratégique de l’accord. « Il ne faut pas laisser les Chinois occuper complètement l’Amérique latine », prévient-il, pointant les appétits de Pékin dans cette région du monde. Un argument de poids dans un contexte de rivalités internationales exacerbées.
La position de la France peut-elle faire échouer l’accord ?
Si la France, comme d’autres pays européens tels que la Pologne, s’oppose à l’accord, Pascal Lamy s’interroge sur sa capacité à rassembler une minorité de blocage suffisante à Bruxelles pour empêcher son entrée en vigueur. L’ex-patron de l’OMC estime ainsi que les réticences polonaises, davantage liées au contexte ukrainien, pourraient s’estomper.
Pas de guerre commerciale en vue
Concernant les menaces de hausses de droits de douane brandies par l’ex-président américain Donald Trump contre la Chine, le Mexique ou le Canada, Pascal Lamy se montre plutôt rassurant. Il ne croit « pas beaucoup » à leur mise en œuvre, comptant sur la pression de Wall Street pour tempérer les ardeurs protectionnistes. Et même si ces barrières venaient à être érigées, leur impact resterait limité « pour peu que les membres de l’OMC se comportent conformément à leurs engagements ».
L’intervention de Pascal Lamy vient apporter un éclairage nouveau sur ce dossier brûlant de l’accord UE-Mercosur. Si son optimisme sur les retombées pour l’agriculture française ne fait pas l’unanimité, son analyse a le mérite de dépasser les postures et d’élargir le débat. Entre enjeux économiques, craintes sectorielles et considérations géopolitiques, ce projet d’accord déchaîne en tout cas les passions. Une chose est sûre, le dernier mot reviendra in fine à Bruxelles, où se joue une délicate partie diplomatique aux ramifications multiples. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir des relations commerciales entre l’Europe et l’Amérique latine.