Paris, la Ville Lumière, est en passe de devenir également une ville sans voiture. En effet, selon une source proche de la mairie, le candidat désigné par Anne Hidalgo pour lui succéder en 2026 aurait un projet explosif : étendre la zone à trafic limité à tous les quartiers de la capitale. Une décision qui promet d’être clivante et de susciter de vifs débats.
Paris centre, un premier pas vers une ville sans voiture
Début novembre, après des années de polémique, la mairie de Paris a finalement réussi à mettre en place une zone à trafic limité dans le centre de la capitale, baptisée Paris centre. Seuls les riverains, les transports en commun, les taxis, les VTC et les véhicules de livraison sont autorisés à y circuler. Une mesure forte pour réduire la place de la voiture dans l’hypercentre.
Mais pour le futur candidat à la mairie, il faut aller encore plus loin. Il souhaite étendre ce dispositif à l’ensemble des quartiers parisiens. « Il faut qu’on ne traverse plus en voiture la ville si on n’a pas à y aller », a-t-il déclaré. Des axes de circulation principaux seraient conservés, mais les quartiers deviendraient des zones réservées aux riverains et ayants droit.
Un projet sur 10 ans pour transformer Paris
Conscient que cette transformation ne peut se faire du jour au lendemain, le candidat envisage un déploiement progressif sur une décennie. « Il nous faudra certainement dix ans, c’est le moment de commencer », a-t-il affirmé. Parallèlement, il souhaite poursuivre la transformation du périphérique en boulevard urbain et « faire de tout Paris une ville jardin ».
Une bataille politique qui s’annonce
Mais ce projet promet de déclencher une véritable guerre politique. La mise en place de la ZTL Paris centre a déjà suscité une levée de boucliers, notamment chez les commerçants qui craignent une baisse de fréquentation. Étendre le dispositif à toute la ville s’annonce encore plus compliqué.
« Qu’une politique soit clivante parce qu’elle fait des choix, tant mieux. Dans ce cas-là, je compte bien être clivant. »
Le candidat désigné par Anne Hidalgo
Le candidat l’assume et se dit prêt à mener la bataille des idées. Mais il devra d’abord convaincre au sein de son propre camp. Son concurrent direct pour l’investiture, l’ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo Emmanuel Grégoire, défend une ligne moins radicale. Sans compter qu’il faudra composer avec les écologistes, alliés indispensables pour gouverner la capitale.
Des alternatives à développer
Pour faire accepter son projet, le candidat devra proposer des alternatives crédibles à la voiture individuelle. Cela passera par un renforcement de l’offre de transports en commun, le développement des mobilités douces comme le vélo, et des mesures d’accompagnement pour les professionnels dépendants de leurs véhicules.
Il devra aussi convaincre les Parisiens que la qualité de vie sera meilleure dans une ville débarrassée des voitures et de leurs nuisances : pollution, bruit, insécurité routière… Le pari est loin d’être gagné, mais le débat est lancé et promet d’animer la campagne des municipales.
2026, année zéro de la transition écologique à Paris ?
Si le candidat soutenu par Anne Hidalgo l’emporte en 2026, cette élection pourrait marquer un tournant historique pour Paris. La capitale française deviendrait un laboratoire grandeur nature pour repenser la place de la voiture en ville.
À l’heure où l’urgence climatique est sur toutes les lèvres, ce projet radical a le mérite de proposer une vision claire, quitte à bousculer les habitudes. Reste à savoir si les Parisiens sont prêts pour une telle révolution des transports. Réponse dans 3 ans, dans les urnes.