C’est un moment choc du procès de l’affaire Samuel Paty qui s’est déroulé cette semaine. La collégienne à l’origine des mensonges ayant conduit à l’assassinat de l’enseignant a témoigné à la barre, suscitant l’indignation de nombreux observateurs par son attitude jugée insolente et son manque apparent de remords.
Des excuses peu convaincantes
Lors de son procès initial, la jeune fille, prénommée Z. dans les médias, n’avait pas présenté d’excuses pour ses mensonges. Cette fois-ci, elle a tenté de rectifier le tir, déclarant : « J’ai tenté de le faire mais j’ai pas réussi comme il le fallait. Et aujourd’hui c’est la dernière fois que je peux prendre la parole, ça me tenait à cœur de finir ma déclaration avec ces excuses. »
Mais ces paroles n’ont pas convaincu l’assistance. Malgré une allure sage, l’adolescente peinait à masquer une certaine insolence. Lorsque l’avocat de la famille Paty, Me Szpiner, l’a interrogée, elle lui a sèchement répondu : « Je peux terminer ? ». Une attitude qui a choqué dans le prétoire.
Le spectre du père
Un autre élément troublant est apparu lors de l’audience : le rôle du père de Z. Lorsque les avocats ont questionné la jeune fille à ce sujet, beaucoup ont eu le sentiment qu’elle ne répondait pas avec sincérité. Une zone d’ombre qui ne fait qu’ajouter au malaise ambiant.
Le choc de la famille Paty
Pour les proches de Samuel Paty, l’attitude de Z. est un véritable choc. Sa sœur Mickaëlle a confié à la presse son désarroi : « Elle n’a pas fait preuve de remords à mes yeux. Pour elle on ne prenait pas assez en compte ses sentiments… ». La famille ne décolère pas face à ce qu’elle considère comme un manque d’empathie et de prise de conscience.
Des peines jugées trop légères
Au-delà de Z., c’est l’ensemble des peines prononcées dans ce procès que les parties civiles jugent insuffisantes. Pour beaucoup, la justice n’a pas pris la mesure du drame et de la responsabilité de chacun dans la mort atroce de Samuel Paty. Un sentiment d’inachevé domine à l’issue des audiences.
Le mensonge fatal
Rappelons que les mensonges de Z., alors âgée de 13 ans, sont à l’origine de la tragique affaire. En octobre 2020, elle avait accusé Samuel Paty d’islamophobie, affirmant qu’il avait demandé aux élèves musulmans de sortir de classe lors d’un cours sur la liberté d’expression où il comptait montrer des caricatures de Mahomet. Des allégations démenties par l’enquête, qui ont pourtant enflammé les réseaux sociaux et conduit à l’assassinat du professeur.
L’onde de choc
Le meurtre barbare de Samuel Paty par un islamiste avait provoqué une vive émotion en France et relancé le débat sur la place de la religion à l’école. Des manifestations monstres avaient été organisées en hommage à l’enseignant, devenu le symbole de la liberté d’expression et de la laïcité. Deux ans après, les plaies sont loin d’être refermées.
Un procès scruté
Au-delà de la tragédie humaine, ce procès aura été celui de la responsabilité de chacun dans ce drame. Du rôle des réseaux sociaux dans la propagation de la haine à celui de l’institution scolaire dans la protection de ses enseignants, les débats auront permis de poser de nombreuses questions, sans apporter toutes les réponses.
Une cicatrice indélébile
Deux ans après les faits, l’émotion reste intense. La mort de Samuel Paty a profondément marqué la société française, bien au-delà des prétoires. Elle restera comme le symbole d’une époque troublée, où la haine et l’intolérance peuvent conduire au pire. Un traumatisme avec lequel il faudra encore longtemps composer.
Ce procès n’aura pas permis d’apaiser toutes les douleurs. Mais il aura eu le mérite de poser les bases d’une réflexion indispensable sur le vivre-ensemble et les valeurs de la République. Un débat qui est loin d’être clos et qui engage l’avenir du pays tout entier.