C’est une affaire qui secoue actuellement la paisible ville de Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Selon des informations rapportées par une source proche du dossier, la maire PCF de la commune, Jacqueline Belhomme, a décidé de porter plainte pour diffamation contre Anthony Toueilles, un élu local de La France Insoumise (LFI) et jusqu’ici allié politique. En cause : des accusations d’islamophobie proférées publiquement par ce dernier à l’encontre de la maire, suite à une prise de position de sa part en soutien aux manifestations des femmes en Iran.
Tout est parti d’une illustration postée sur Instagram
Le point de départ de l’affaire remonte à la publication par Jacqueline Belhomme sur son compte Instagram d’une illustration en soutien au mouvement iranien « Femme, Vie, Liberté », qui lutte contre l’oppression du régime islamique. Une démarche à priori consensuelle, mais qui n’a pas été du goût d’Anthony Toueilles.
L’élu LFI a en effet rapidement réagi en qualifiant ce post de « publication islamophobe », une accusation grave dans le contexte actuel. Selon lui, le soutien exprimé par la maire aux iraniennes s’inscrirait en réalité dans une démarche plus large de stigmatisation de l’Islam. Des propos auxquels Jacqueline Belhomme n’a pas tardé à répondre.
La maire PCF dénonce une « diffamation caractérisée »
Pour Jacqueline Belhomme, les accusations proférées par Anthony Toueilles relèvent de la « diffamation caractérisée ». La maire considère en effet que son ancien allié a franchi une ligne rouge en l’accusant publiquement d’islamophobie, une attaque frontale qui vise selon elle à la « salir » et à « décrédibiliser son action ».
C’est la raison pour laquelle l’élue communiste a pris la décision de saisir la justice. Pour elle, cette plainte est rendue « nécessaire pour préserver le respect dans le débat public ». « Je ne peux pas laisser passer de telles accusations sans réagir », aurait-elle confié à ses proches. Une façon de montrer sa détermination à ne pas se laisser faire.
Des tensions politiques latentes
Au-delà de la polémique en elle-même, cette affaire met en lumière les tensions politiques à l’œuvre localement entre le PCF et LFI. Si les deux formations de gauche avaient noué une alliance de circonstance par le passé, leurs relations se sont nettement dégradées ces derniers temps.
Anthony Toueilles, figure montante de LFI à Malakoff, ne se prive d’ailleurs pas de critiquer la « frilosité » de la maire PCF sur certains sujets. Il dénonce notamment son « silence » sur des questions comme l’interdiction de l’abaya dans les écoles en France, y voyant le signe d’un « manque de courage politique ».
La justice appelée à trancher
Face à ces attaques, Jacqueline Belhomme reste pour l’instant discrète, indiquant simplement « réserver ses commentaires à la justice ». La maire semble déterminée à obtenir réparation devant les tribunaux, même si une telle procédure risque de prendre du temps.
En attendant, cette affaire continue de faire grand bruit localement. Beaucoup s’interrogent sur ses possibles répercussions sur le climat politique de la ville. Une chose est sûre : le débat sur la place de la religion dans l’espace public et les limites de la liberté d’expression des élus est loin d’être clos. Et Malakoff pourrait bien en devenir malgré elle un symbole.