Un événement secoue actuellement les relations déjà tendues entre la France et l’Algérie. Boualem Sansal, célèbre écrivain algérien de 75 ans récemment naturalisé français, a été arrêté et emprisonné par le régime algérien. Ses proches sont sans nouvelles de lui depuis son arrivée à Alger le 16 novembre dernier.
Un intellectuel engagé dans le collimateur des autorités
Boualem Sansal, lauréat de nombreux prix littéraires dont le Grand Prix du roman de l’Académie française pour « 2084 : la fin du monde », est connu pour ses prises de position courageuses contre l’intégrisme religieux et pour la démocratie en Algérie. Un engagement qui lui a valu les foudres du pouvoir.
Selon des sources proches du dossier, l’écrivain risquerait la réclusion criminelle à perpétuité, voire la peine de mort, bien qu’aucune exécution n’ait eu lieu dans le pays depuis 1993. Il serait poursuivi pour « atteinte à l’intégrité et à l’unité nationales et aux institutions de l’État ».
La France « très préoccupée », l’Algérie dénonce un « lobby anti-algérien »
Cette arrestation arbitraire provoque l’indignation côté français. Le président Emmanuel Macron se dit « très préoccupé » par le sort de Boualem Sansal. Mais la réaction algérienne ne s’est pas fait attendre.
La France Macronito-sioniste s’offusque de l’arrestation de Sansal à l’aéroport d’Alger
L’agence de presse algérienne APS
Alger accuse Paris d’être gangrené par un lobby « anti-algérien » et « pro-sioniste » qui agirait contre la souveraineté du pays. Sont cités pêle-mêle des personnalités aussi diverses qu’Éric Zemmour, Marine Le Pen ou Jack Lang.
L’affaire Sansal, symbole des relations franco-algériennes dégradées
Cette crise diplomatique intervient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays, sur fond de contentieux historiques liés à la colonisation et de désaccords sur l’immigration. Le sort de Boualem Sansal cristallise ces tensions.
Certains y voient aussi un règlement de comptes après le récent voyage d’Emmanuel Macron au Maroc, rival géopolitique d’Alger, et l’attribution du prix Goncourt à Mohamed Mbougar Sarr, romancier sénégalais.
Un test pour la liberté d’expression et les droits humains en Algérie
Au-delà des passes d’armes diplomatiques, le cas Boualem Sansal illustre la dégradation préoccupante de la situation des droits humains en Algérie. Plusieurs ONG dénoncent une répression accrue des voix dissidentes dans le pays.
La communauté internationale, au premier rang de laquelle la France, sera attentive au sort réservé à l’écrivain, devenu malgré lui un symbole de la lutte pour la liberté d’expression. Sa libération est demandée de toutes parts.
Cette affaire, aux résonances à la fois politiques, diplomatiques et humaines, sera suivie de près. Elle pourrait être le révélateur d’une inflexion de la politique algérienne, entre ouverture et durcissement.